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Maï-Ndombe: la situation reste préoccupante

13 septembre 2022

La région est en proie à un conflit entre les communautés Teke et Yaka. Selon des sources locales, au moins trente personnes ont été tuées dans la nuit de lundi à mardi et des dizaines de maisons ont été incendiées.

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République démocratique du Congo, attaques contre la population Batwa (Photo d'illustration)
Près de 20.000 personnes ont déjà été déplacées depuis la reprise des violences au Maï-Ndombe (photo d'illustration)Image : Mariel Müller/DW

Selon les médias congolais, les affrontements ont eu lieu dans la nuit de lundi à mardi (13.09.22) dans le village de Fadiaka, situé dans le territoire de Kwamouth. Le bilan délivré par la société civile fait état d’une trentaine de personnes tuées.

Les violences ont redoublé au mois d’août et déjà causé le déplacement de près de 20.000 personnes.

Fidèle Lizorongo, membre de la société civile, déplore les pertes humaines et matérielles. Il rappelle qu’il a tenté d’alerter sur la situation et les germes du conflit entre Teke et Yaka dès le mois de juillet.

"Souvent nous décrions la situation, mais les autorités ne viennent qu’après"( Fidèle Lizorongo)

"Souvent nous décrions la situation, mais les autorités ne viennent qu’après qu’il y a eu des morts ou des incendies. Mais quand les gens sont encore en train de se préparer à s’entretuer, personne n’arrive ! C’est ainsi que nous avons décidé de choisir toutes les voies possibles pour les prochaines fois, que ce soit les voies nationales ou internationales, pour que ce message puisse être bien entendu, pour que les interventions soient rapides et que le pire ne se produise pas, " explique M. Lizorongo à la Deutsche Welle.

Craintes à l’approche des prochaines échéances électorales

Abdoul Aziz Thioye, directeur du bureau conjoint des Nations unies aux Droits de l’Homme en RDC (BCUNDH), craint de voir se répéter le scénario que la RDC a connu en 2016-2017 dans le grand Kasaï ou encore les massacres entre les communautés Banunu et Batende  qui ont eu lieu en 2018 à Yumbi, toujours dans le territoire de Maï-Ndombe.

"Il faudrait aussi de façon très claire appeler les politiciens qui sont souvent à l’œuvre et qui attisent ce type de conflit à réellement s’abstenir d’envenimer la situation ou d’apporter un quelconque soutien aux membres de leurs communautés, ce qui est souvent le cas ici en RDC. Parce que de façon très claire, il y a des acteurs politiques qui tirent profit de ces situations et qui font des ravages à chaque fois qu’il y a à l’horizon des échéances électorales", constate le directeur du BCUNDH.

Quels outils pour désamorcer la crise ?

Il existe des lois qui peuvent permettre de régler ce genre de conflits, particulièrement la loi dite foncière qui fixe le régime immobilier et foncier au Congo, rappelle Patrick Balemba Batumike, chargé de recherche et d'animation chez l'organisation Commission Justice et Paix en Belgique.

"Il y a une loi qui date du 20 juillet 1973, qui est une émanation de la proposition Bakajika qui avait été faite en 1964 pour marteler et souligner que le sol et le sous-sol appartiennent à l’Etat et qu’il lui revient de fixer les modalités d’appropriation, d’utilisation et de spoliation."

La société civile a recensé, jusqu’au 11 septembre, 285 enfants déplacés non accompagnés originaires de Kwamouth.

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash