Mali : le conseil de sécurité crée un régime de sanctions
6 septembre 2017Les sanctions ciblées contre "ceux qui dressent des obstacles" à l’application de l’accord de paix et à la réconciliation, pour reprendre les termes du Conseil de sécurité, concernent des interdictions de voyager et le gel d’avoirs pendant un an.
C’est la France qui avait réclamé cette résolution, adoptée à l’unanimité. Un comité devra identifier des individus et entités concernées qui auraient violé le cessez-le-feu, attaqué la MINUSMA ou entravé d’une quelconque façon l’application de l’Accord.
L’ambassadeur de France auprès de l’ONU, François Delattre a déclaré que "plus de deux ans après la signature des accords de paix, ce processus se trouve à un point critique où les avancées obtenues, aussi satisfaisantes qu'elles soient, se heurtent à un manque de volonté politique ainsi qu'à des agissements qui menacent sérieusement les progrès réalisés."
Tout comme son homologue éthiopien, l’ambassadeur russe, Vassili Nebenzy, a indiqué que son pays soutenait aussi la résolution, en soutien au processus de paix au Mali mais doute de l’utilité réelle des sanctions.
"Les exemples de la RCA, du Soudan du Sud et du Yémen ont déjà montré que les sanctions ne servent pas à grand-chose dans un processus de paix. Au contraire. Les sanctions renforcent les antagonismes et rendent les négociations difficiles, elles compliquent le processus politique", a déclaré l'ambassadeur russe auprés des Nations Unies.
"Dans le cas de la crise au Mali, il nous semble nécessaire de bien analyser les raisons profondes de ce conflit, de comprendre quelles sont les sources d’instabilité. Il ne faut pas oublier que l’intervention étrangère en Libye en 2011 a détérioré la situation sécuritaire au Sahel et détruit l’appareil étatique", a ajouté Vassili Nebenzy.
La France souligne que le Mali lui-même s’était adressé au Conseil de sécurité dans un courrier du mois d’août, pour "dissuader" les mouvements armés de continuer leurs activités.