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Au Mali, le parti d'IBK dénonce un nouveau coup d'Etat

28 décembre 2021

Pour le secrétaire politique du RPM, Boubacar Touré dit "Bou Touré", les Assises nationales sont un nouveau coup d'Etat. Le parti boycotte ces discussions.

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Le colonel Assimi Goïta ici lors de son investiture en tant que chef de l'Etat malien (Archives)
Le colonel Assimi Goïta a promis lors de son investiture, de respecter la Constitution malienne et la Charte de la transitionImage : Habib Kouyate/XinHua/dpa/picture alliance

Les Assises nationales de la refondation sont ce mardi (28.12) à leur deuxième journée de travaux. Les consultations nationales censées définir le plan de retour des civils au pouvoir sont à leur phase finale.

A l'ouverture, le colonel Assimi Goïta, président de la transition a appelé à l'union des Maliens. Pourtant ces consultations sont boycottées par une partie de la classe politique qui s'est regroupée au sein du "cadre d'échanges". Parmi ces partis, il y a le Rassemblement pour le Mali (RPM) de l'ex-président renversé Ibrahim Boubacar Keïta.

Lisez ou écoutez ci-dessous l'interview du secrétaire politique de ce parti, Boubacar Touré dit "Bou Touré", qui dénonce un troisième coup d'Etat déguisé.

En mai, les officiers de l'armée qui ont renversé le président IBK il y a un an, ont arrêté le président de la transition Ba N'Daw et son Premier ministre Moctar Ouane. Ce nouveau coup de force a été dénoncé par le président français Emmanuel Macron comme étant un coup d'Etat dans un coup d'Etat.

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Boubacar Touré : Les Assises nationales dites de la refondation ne sont qu'un troisième coup d'Etat déguisé.

Des manifestants devant la mosquée de Badalabougou rassemblés à l'appel de l'imam Mahmoud Dicko (Archives - Bamako, 12.07.2020)
La crise politique au Mali a été aggravée par des fraudes dénoncées lors des élections législatives en 2020Image : Michele Cattani/AFP/Getty Images

DW : Mais à l'ouverture des Assises nationales, le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a dit qu'il s'agirait de faire "le diagnostic sans complaisance de l'État de la nation, en tirer les meilleures leçons, analyser en profondeur la situation globale du pays". N'avez-vous pas le sentiment d'être en train de rater un épisode important de l'histoire de votre pays ?

Boubacar Touré : Non ! On ne rate rien de l'histoire de notre pays. L'histoire de notre pays a déjà été définie et ces diagnostics ont été faits sans complaisance lors du dialogue national inclusif.

Les conclusions demeurent encore de mise. Et on y a participé. Toutes nos idées sont là.

DW : Alors quand un personnage important et influent au Mali, comme le chérif de Nioro, participe à ces assises, est-ce que vous ne pensez pas que c'est un cachet important et que boycotter risque de, peut-être, ne rien apporter ?

Boubacar Touré : Je ne ferai aucun commentaire sur la participation du chérif. C'est un citoyen comme n'importe quel autre Malien. Participer ou ne pas participer est sa décision. Et on doit aussi respecter notre prise de position qui est également un droit.

Une équipe qui ne respecte pas la charte qui régit aujourd'hui, à côté de la Constitution, à l'issue de ces assises, n'appliquera que les parties qui l'intéressent.

Boubacar Touré : "Les Assises nationales sont un troisième coup d'Etat déguisé"

DW : Donc vous n'allez pas participer aux élections qui seront organisées à l'issue de ces assises par le gouvernement de transition ?

Boubacar Touré : Le RPM participerait à toutes les élections inchallah !

DW : Et pourtant, vous aurez boycotté les assises qui auraient fait le lit de ces élections ?

Boubacar Touré : Mais ne pas participer, ne pas être complice d'un troisième coup d'Etat au Mali ne peut pas t'interdire de participer aux futures élections.

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DW : Et que pense l'ex-président Ibrahim Boubacar Keïta de tout ce qui se passe ?

Boubacar Touré : Je ne lui ai pas posé la question et je ne saurais répondre à cela.

DW : Mais est-ce qu'il soutient quand même l'organisation de ces assises ?

Boubacar Touré : Je ne peux rien dire à ce propos, d'autant plus que je n'ai pas discuté avec lui à propos de ces assises.

Photo de Fréjus Quenum, en interview dans le studio de la Deutsche Welle à Kinshasa en RDC (05.12.2024)
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum