Mali : réactions au report des Assises nationales
24 novembre 2021Ces concertations devaient démarrer le 21 décembre et réunir toutes les composantes de la société malienne. Surtout, elles devaient permettre de fixer la date des prochaines élections.
Dans un communiqué publié ce mardi, l’équipe en charge de l’organisation de ces assises, indique "qu'en vue de trouver le consensus le plus large possible pour la participation la plus inclusive, les dates des Assises nationales de la refondation ont été décalées".
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Du déjà vu
Certains acteurs politiques sont en effet opposés à ces concertations nationales. Il y a quelques jours, le chef de la transition, le colonel Assimi Goïta, avait même reçu ces "frondeurs" regroupés au sein d’une plateforme dénommée Cadre d’échanges.
Mahamadou Dianka chercheur au Centre de recherche d'analyses politiques, économiques et sociales estime que, "ces assises n’ont pas eu l’adhésion d’une bonne partie de la classe politique. Les partis qui pèsent lourd ont émis des réserves quant à l’opportunité de ces assises car pour ces partis, il y a deux ans, il y a eu le dialogue inclusif qui a fait des propositions qui dorment dans les tiroirs."
Le Cadre d’échanges réunit plusieurs partis politiques dont le Rassemblement pour le Mali de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, renversé en août 2020, et Yelema de l’ancien Premier ministre Moussa Mara.
"Nous avons toujours pensé que ces assises étaient inopportunes car le Mali a déjà fait plusieurs forums de ce genre avec ce format", dit Hamidou Doumbia, secrétaire politique de Yelema.
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Respecter le calendrier électoral
Ces assises sont censées préparer les grandes réformes politiques et institutionnelles du pays. Et les militaires au pouvoir à Bamako lient le calendrier électoral à la tenue de ces assises.
Un lien que rejettent cependant certains partis politiques.
"Des voix s’élèvent pour demander que ces assises soient détachées de la question des élections pour permettre aux organisateurs des assises de travailler sereinement. Le président devrait aborder toutes ces questions spécifiques avec la classe politique", explique Mahamadou Dianka, chercheur au Centre de recherche d'analyses politiques, économiques et sociales.
Pour Hamedou Doumbia de Yelema, les dirigeants de la transition doivent respecter le calendrier électoral déjà établi.
"Notre position est claire : c’est le respect des délais, des engagements pris entre Maliens, par les autorités. Nous demandons le respect de ces engagements", déclare le cadre de Yelema.
Ces assises sont reportées alors que les militaires au pouvoir font face à la pression internationale, en raison justement du non-respect du calendrier électoral.
Il y a quelques jours, la Cédéao a annoncé des sanctions contre une centaine de personnalités dont la quasi-totalité du gouvernement et les membres du Conseil national de transition.
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