Manifestation contre la présence militaire française au Mali
20 janvier 2021L'appel à manifester ce 20 janvier coïncide avec la célébration de la fête de l’armée malienne. La mobilisation du mouvement "Yerewolo Debout sur les remparts" pour exiger le départ des forces françaises du Mali se tiendra, en plus de Bamako, dans les capitales régionales ainsi qu’au sein de la diaspora, annoncent les organisateurs, explique Siriki Kouyaté, le porte-parole du mouvement.
"Le 20 janvier, c’est pour marquer un point de départ. Parce qu’effectivement, le président Modibo Keita, le père de l’indépendance malienne, avait demandé à l’époque, précisément le 5 septembre 1961, à la France de faire évacuer ses troupes des bases de Kati, Bamako, Gao et Tessalit. Sinon, le 20 janvier, c’est un appel pour que les Maliens se mobilisent et qu’à partir de là, nous puissions mener un combat sérieux, un combat acharné contre la présence de toutes les forces internationales sur notre territoire."
Les Maliens sont partagés....
Au sein de l’opinion, certains voient d’un très mauvais œil cette mobilisation contre la présence militaire française au Mali et dans le Sahel. Le débat autour du départ ou du maintien de Barkhane est très présent sur les réseaux sociaux. Et pour le sociologue Brema Ely Dicko, le problème est qu’il n’y a pas d’alternative crédible à la présence des troupes françaises au Mali.
"De toutes façons, les forces maliennes elles-mêmes ne sont pas préparées, outillées pour quadriller l’ensemble du territoire malien. D’ailleurs, nous avons vu que malgré la présence de Barkhane, du G5 Sahel et de la Minusma, l’insécurité s’étend de jour en jour. Le Mali a pratiquement perdu le contrôle de son territoire. Parce que même Bamako a été attaquée, nous l’avons vu, à trois reprises. Il y a des attaques de plus en plus dans le Sahel occidental, donc à la frontière avec la Mauritanie", explique le sociologue.
Au Mali depuis 2013...
Les militaires français ont d’abord évolué au sein de l’opération Serval puis de Barkhane avec un effectif actuel de 5.100 hommes.
D’autres forces internationales opèrent au Mali et dans le Sahel à travers le G5 Sahel, la force Takuba et les casques bleus de la Minusma. Ce qui représente en tout environ 25.000 hommes.