Migration et sécurité : Niamey compte sur Berlin
3 mai 2019Considéré comme la sentinelle de la migration vers l’Europe, le Niger est un des principaux pays de transit des migrants qui veulent rejoindre l'Europe.
Selon des sources officielles, le pays a réussi à réduire de manière drastique le nombre des migrants qui entrent par Agadez dans le nord.
C’est pourquoi, tout en reconnaissant l’apport déjà apporté au gouvernement, Mohamed Bazoum, ministre d'Etat chargé de l'Intérieur et de la Sécurité Publique du Niger compte sur l’Allemagne pour endiguer ce phénomène.
"L'Allemagne étant un pays riche peut en faire encore davantage et certainement que le président de la République (Mahamadou Issoufou, ndlr) va solliciter la chancelière pour que la République fédérale d'Allemagne fasse la promotion d'autres projets dans la région d'Agadez, par exemple pour créer des opportunités d'emplois alternatives à ce qui était généré par l'économie liée à la migration clandestine."
Réaction de la société civile nigérienne
L’aide sollicitée par Mohamed Bazoum ne fait pourtant pas l’unanimité au Niger. Nouhou Arzika, membre du collectif "Sauvons le Niger", une plate-forme de la société civile nigérienne :
"Je pense qu'il ne nous appartient de poser le problème à l'Allemagne ou à l'Union européenne. Nous sommes un pays normalement souverain. Et nous devons être capables aussi de respecter la dignité des engagements que nous prenons avec les autres. Nous avons besoin d'avoir la dignité de pouvoir nous relever par nos efforts et non dans le sentiment de pitié sous forme d'aide. Non. Cela n'est pas normal.''
Mohamed Bazoum demande aussi l’aide financière de l’Allemagne et de l’Union européenne pour lutter contre les réseaux criminels qui profitent de l’immigration massive vers l’Europe pour s’enrichir.
La chancelière Angela Merkel a eu un entretien, jeudi, avec le président Mahamadou Issoufou avant de visiter le chantier de construction d’un refuge pour femme financé par l’Allemagne.
L’Allemagne dispose aussi d’une base militaire à Niamey dans le cadre de la lutte contre les djihadistes qui écument la bande sahélo-saharienne.