La crise de la MINUSS
4 novembre 2016„Que fait une mission onusienne de Casques bleu lorsque des centaines de milliers de personnes désespérées cherchent leur protection et que ces casques bleus sont dans l’incapacité de le faire? Quand, dans un pays en guerre civile, les belligérants ne respectent ni les accords de paix, ni la vie humaine? Face à ces questions, estime la taz, die tageszeitung, la MINUSS, la mission des Nations unies au Soudan du Sud a échoué. Un échec devenu évident et qui a entraîné des conséquences sur le plan du personnel. Une mesure à saluer quand on sait que le système des Nations unies n’admet pour ainsi dire jamais ses propres fautes et que des enquêtes sont encore l’exception. Toutefois, le limogeage d’un commandant des Casques bleus ne répond toujours pas à la question fondamentale de savoir comment on peut protéger les civils dans un pays en guerre.
Les missions de casques bleus ne sont pas composées de forces armées homogènes. Leurs soldats proviennent du monde entier et sont un caléidoscope de différentes cultures politiques, de doctrines militaires et concepts d’engagement. C’est pourquoi elles sont peu aptes à agir de manière offensive. Pourtant, face à des attaques ciblées contre des civils, une intervention offensive est absolument nécessaire ! Une mission onusienne qui ne peut y satisfaire devient une partie du problème et non pas de la solution!
Un premier pas vers une solution serait d’avoir la volonté de déployer des troupes d’intervention doté d’un mandat „robuste“ et qui soient à même d’intervenir rapidement, sans passer par les longues et difficles voies hiérarchique des Nations unies. De telles troupes d’intervention existent déjà pour d’autres missions onusiennes importantes en Afrique – en République Démocratique du Congo, en République centrafricaine Kongo, au Mali -, mais pas au Soudan du Sud, ni dans la province du Darfour au Soudan. Certes, tout ce que font ces missions n’est pas toujours sensé, mais là où elles sont inexistantes, la population civile paie le prix fort!
L‘Allemagne participe à la mission de l’ONU au Soudan du Sud. Le gouvernement allemand vient juste de prolonger le mandat de la Bundeswehr au sein de la MINUSS. Pourquoi Berlin ne lance -t-il pas un débat sur l’avenir de cette mission onusienne? Ce serait le bon moment pour le faire, estime la taz.
Autre pays, autre mission
Une mission que s'est donnée elle-même une jeune Camerounaise de 28 ans: sensibiliser et informer les jeunes sur leur corps et leur sexualité, et aussi sur des thèmes qui y sont liés, par exemple, grossesses involontaires ou maladies vénériennes. Pour réaliser cet objectif, Mallah Tabot a créé une application sur le Web. Au Cameroun, comme dans de nombreux pays d’Afrique, parler de sexe est souvent encore un thème tabou, rapporte le quotidien Neues Deutschland.
Environ 40% de toutes les grossesses au Cameroun ne sont pas planifiées et plus d’un tiers de ces grossesses sont interrompues par des avortements. Près de 15% de toutes les jeunes filles entre 15 et 19 ans ont déjà été au moins une fois enceinte. Les adolescents ne savent quasiment rien au sujet du VIH, le virus du Sida, ou sur les autres maladies sexuellement transmissibles, sur la planification ou simplement sur le sexe. C‘est ce que Mallah Tabot, une entrepreneuse de 28 ans veut changer : avec Ndolo360, elle a développé une application grâce à laquelle des internautes peuvent poser des questions de manière anonyme et gratuite sur l’hygiène et la santé sexuelle. Des "sexperts" , médecins et assistants sociaux y répondent alors rapidement. Cette app a été introduite il y a quelques semaines et est disponible en anglais et en français. Les utilisateurs y trouvent des informations sur le sexe, la planification familiale et des jeux ainsi qu’une banque de données nationales et des adresses de centres conseil pour jeunes. En langue douala "Ndolo" signifie "Amour".
L’objectif principal de Mallah Tabot est de surmonter des barrières culturelles et de rompre le cercle vicieux des grossesses d’adolescentes, des taux élevés d’infections au virus, de la mortalité précoce et des maladies sexuellement transmissibles, aussi longtemps qu’il n’existera pas de possibilités alternatives pour informer et sensibiliser les jeunes – ceux qui en ont le plus besoin. Et, conclut le quotidien Neues Deutschland,- les premiers commentaires d’internautes camerounais le montrent- les échos à cette application Ndolo360 sont positifs."