Moins de générosité pour la Syrie
16 janvier 2014Ces aides promises couvriront seulement les six prochains mois. Les ONG qui travaillent sur place, en Syrie ou dans les camps de réfugiés en dehors du pays, font un bilan mitigé de cette conférence, à une semaine de celle sur la paix dite de Genève II.
L'organisation Solidarités International vient en aide aux habitants du nord de la Syrie et aux réfugiés au Liban. D'après elle, la somme récoltée au Koweit est déjà généreuse, mais elle ne suffira pas, selon Frédéric Penard, directeur des opérations de l'ONG.
« C'est énormément d'argent qui a été promis par les états, c'est beaucoup plus que l'an dernier à la même époque, donc d'un certain côté, on peut être satisfait de cette générosité, mais c'est vrai que c'est bien en-deçà des besoins tels qu'ils avaient été répertoriés par les Nations Unies. Les conséquences concrètes, cela va être une aide qui va être plus ciblée sur les plus vulnérables et effectivement, elle va être moins importante par famille. Je faisais le calcul toute à l'heure, c'est moins de 15 euros par personnes et par mois, qui est dévolu aux Syriens qui en ont besoin. »
Solidarités International espère que la semaine prochaine, les participants à la conférence sur la paix de Genève II, vont tout faire pour améliorer l'accès aux populations en Syrie.
Un mauvais signe avant Genève II
En revanche, pour Oxfam, qui se charge de rétablir l'accès à l'eau dans le pays, la conférence des donateurs est de mauvais augure pour celle sur la paix. Nicolas Verquen est le responsable du plaidoyer pour les conflits et les crises humanitaires à Oxfam France.
« Collectivement c'est un échec, c'est une vraie démission de responsabilités de la part des principaux donateurs et de la communauté internationale. On voit bien qu'il y a des pays qui ne sont pas à la hauteur de leur responsabilité, la Russie, la France, Corée du sud. Ils ne sont clairement pas à la hauteur des enjeux de la crise humanitaire syrienne. Et puis au-delà de ce financement, de la réponse aux besoins humanitaires, c'est aussi la question de la volonté politique de vouloir mettre un terme à la crise syrienne et la volonté de faire pression sur tous les acteurs pour que la conférence de Genève ait lieu la semaine prochaine et qu'elle débouche sur un vrai processus politique qui permette d'aboutir à la paix. Et si on prend leur générosité pour répondre à la crise humanitaire comme indicateur de leur volonté politique, on peut être très inquiet. »
La conférence sur la paix doit s'ouvrir mercredi, mais on ne sait toujours pas si l'opposition sera à la table des négociations. La Russie et les Etats-Unis s'opposent également sur la présence de l'Iran. L'Onu a assuré hier qu'elle n'avait pas encore pris de décision au sujet de Téhéran.