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Guinée: ouverture d'un procès très attendu

27 septembre 2022

Moussa Dadis Camara et ses dix co-accusés devraient être présents à l'ouverture du procès du massacre du 28 septembre 2009.

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L'ancien chef de la junte en Guinée, Moussa Dadis Camara
Moussa Dadis Camara doit désormais répondre devant la justice.Image : AHMED OUOBA/AFP/Getty Images

 

Moussa Dadis Camara est le nom qui revient plusieurs fois dans ce procès. L'ancien chef de la junte, au pouvoir en Guinée en 2009 lorsque le massacre a eu lieu, est, depuis dimanche, de retour à Conakry. Ses dix autres co-accusés seront également présents à l'ouverture du procès. Avant son ouverture, Moussa Dadis Camara et plusieurs de ses coaccusés ont déjà été envoyés en prison selon leurs avocats. 157 personnes ont été tuées ce 28 septembre 2009, une centaine de personnes ont été blessées, en plus d'une centaine de femmes qui ont été violées.

Un procès après treize ans

Plusieurs éléments seraient désormais en place pour que puisse se tenir ce procès présenté comme historique, notamment la construction, quasiment achevée, du tribunal qui a été prévu pour ce procès. 

"Lorsque j'étais ministre, il n'y avait pas de volonté politique affirmée" (Cheikh Sako)

Mais la procédure est ouverte 13 ans après les faits. Un retard que Cheikh Sako, l'ancien ministre guinéen de la Justice, attribue à un manque de volonté politique de la part d'Alpha Condé l'ancien président, dont il était par ailleurs le ministre."Au moment où j'étais ministre, il n'y avait pas de volonté politique affirmée parce que moi, on m'a laissé travailler sur ce dossier pendant cinq ans et demi. Mais j'ai eu beaucoup de freins, beaucoup de difficultés pour faire les quelques actes que j'ai posés" explique l'ex ministre à la DW

Le colonel Mamady Doumbouya, le chef de la junte au pouvoir, a donc honoré sa promesse d'assurer la tenue de ce procès. 

Enterrement à Conakry en Guinée
Enterrement de victimes du massacre de Conakry 2009.Image : Seyllou/AFP/Getty Images

Les blocages à craindre

Mais des organisations de défense des droits de l'homme estiment que la procédure risque de buter sur plusieurs blocages, à commencer par l’impréparation des juges. Fabien Offner, chercheur pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre à Amnesty International précise que "les magistrats ont été nommés seulement quelques semaines avant l'ouverture du procès".

Donc imaginez les défis que cela peut poser pour des magistrats nommés récemment de prendre connaissance du dossier de façon tardive, de savoir la façon dont vont se dérouler les débats sur la procédure même d'un procès d'une telle ampleur, s'inquiète le chercheur

Le tribunal qui se charge de ce dossier aura du travail devant lui car pour l'instant, la plupart des témoins, surtout les femmes qui ont été violées, se trouvent au Sénégal. Un point qui, selon Cheikh Sako, pourrait retarder le déroulement du procès.