L’Ukraine domine les discussions à Munich
17 février 2023En 2022, la Conférence sur la sécurité de Munich s'était tenue à partir du 18 février. Soit moins d’une semaine seulement avant l'invasion de l'Ukraine par les troupes russes.
Le grand absent en 2022 tout comme cette année, est bien sûr, la Russie.
Tout comme en 2022, un an plus tard, c’est l’Ukraine qui a dominé les discussions. Les participants ont renouvelé leur engagement en faveur de Kiev, notamment sur le plan militaire avec la livraison des chars Léopards.
Longtemps critiqué pour sa prudence sur cette question, le chancelier allemand Olaf Scholz a renversé les rôles en pressant cette fois les partenaires qui le peuvent de livrer enfin des chars Léopards à l’Ukraine.
Au ce sujet, le chancelier allemand, Olaf Scholz a ainsi déclaré, lors d’un discours aujourd’hui, que le soutien financier et militaire allemand à Kiev était « conçu pour durer longtemps ».
Le continent africain peu représenté
Mais la guerre en Ukraine n’est pas le seul sujet au menu de l’agenda, les questions africaines aussi. C’est ce que rappelle Fontey Akum, directeur exécutif de l’Institut d’études de sécurité (ISS) à Prétoria en Afrique du Sud, l’un des experts présents lors de cette rencontre.
"Si on prend l'agenda de la conférence, l'Afrique est mieux représentée, plus que le continent ne l'était dans les éditions précédentes. Mais le problème est que comme il y a deux conférences qui se déroulent simultanément : la conférence sur la sécurité de Munich et la conférence des Chefs d'Etat de l'Union africaine qui parle pour le continent africain. Et je pense que c'est là le problème", a expliqué Fontey Akum.
Même si les questions sécuritaires en Afrique ont été évoquées, notamment lors des discours d’ouverture, comme dans celui du chancelier Olaf Scholz, le continent reste pourtant peu représenté et les quelques dirigeants annoncés ont brillé par leur absence. A l’exception toutefois du président ghanéen, Nana Akufo-Addo.
"Le président Nana Coco Ado était sur un panel et il a parlé en fait des intérêts du continent africain et surtout de la nécessité de changer les instances décisionnelles internationales. Ces instances décisionnelles ont été fondées et formées après 1945 et depuis, le monde a changé et l'Afrique demande que ce changement-là soit reflété dans la prise de décision au niveau mondial", a déclaré Fontey Akum, directeur de l'ISS.
La Conférence sur la sécurité de Munich réunit chaque année dans la capitale bavaroise des dizaines de responsables politiques et le gotha des affaires stratégiques du monde.