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Comment l'Afrique fait face à la pollution plastique

30 novembre 2024

Alors que des négociations sur la pollution plastique ont lieu en Corée du sud, en Afrique, des initiatives privées ont vu le jour pour faire face à ce fléau.

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Activistes kenyans pour le climat à Nairobi le 11 novembre 2023
La lutte pour la préservation de l'environnment mobilse de plus en plus dans le mondeImage : Luis TatoAFP/Getty Images

Ce dimanche 1er décembre, à Busan, en Corée du Sud, doivent prendre fin les négociations sur la pollution plastique.

Les représentants de plus de 170 pays négocient, depuis lundi, un traité mondial contre ce fléau. Selon des délégués sur place, les positions sont tranchées entre les participants et butent notamment sur le contrôle de la production de plastique. 

Chaque année, plus de 450 millions de tonnes de plastique sont produites dans le monde et il est estimé que 19 à 23 tonnes finissent dans les lacs, les rivières et les océans.

En tout, moins de 10% de la production mondiale annuelle de plastique est recyclée. 

L’Afrique produit seulement 5% du plastique dans le monde et en consomme 4%, mais elle est la deuxième source de pollution plastique des océans par les cours d’eau, selon l'OMS.  

Vue d'une plage polluée, remplie de déchets plastiques à Bali en Indonésie
Chaque année, plus de 450 millions de tonnes de plastique sont produites dans le monde et 19 à 23 tonnes finissent dans les lacs, les rivières et les océans.Image : Johannes Panji Christo/Anadolu/picture alliance

Problème de recyclage

Et sur le continent, les infrastructures de traitement du plastique sont très rares, pour ne pas dire inexistantes. Il faut donc s’en remettre à certaines initiatives privées qui font du recyclage.

Au Cameroun, par exemple, depuis quelques mois, la plage de Limbé, dans la région anglophone du Sud-Ouest, affiche un piètre visage. Des tonnes de déchets plastiques ont envahi cet endroit qui faisait jadis la fierté de la cité balnéaire. 

Résultat : les touristes se font rares, les poissons aussi. La militante écologiste Lynda Asaba a décidé de sauver la plage de la pollution plastique.

Elle collecte des déchets plastiques qu’elle vend ensuite  aux entreprises brassicoles de Douala et Buea qui les recyclent. Mieux encore, la Délégation régionale de l’environnement pour la région du Sud-Ouest a lancé un programme qui permet l’achat au kilo des bouteilles plastiques collectées par Lynda.

Autre initiative : celle de Josaphat Rubenga et son équipe de « Casques verts » en RDC. Ils se sont donné pour mission de débarrasser le lac Kivu des déchets plastiques qui le polluent. Ils veulent utiliser les bouteilles collectées pour construire une île avec un hôtel sur le lac.

Des travailleurs kenyans ramassent des déchets plastiques en vue de leur recyclage
En Afrique, les infrastructures de traitement du plastique sont très raresImage : Gerald Anderson/AA/picture alliance

L'art en soutien

En Ouganda, une jeune artiste conjugue sa passion de l’art avec son souci de l’environnement. Elle récupère des chaussures en plastique usées pour en faire des œuvres d’arts.

Pour Allen Nabukenya, c’est une manière de remédier à la pollution et au désordre que les gens laissent derrière eux.

La jeune femme espère que son art pourra sensibiliser les gens aux effets de leur comportement sur la nature et changer leur attitude envers les produits dont ils n’ont plus besoin.

Problème de santé

Selon l'OMS, la pollution plastique a divers impacts négatifs sur la santé en Afrique, qui affectent à la fois les populations humaines et les écosystèmes.

Par exemple, le plastique peut se retrouver dans la chaîne alimentaire : dans nos océans, il est décomposé en petits fragments appelés microplastiques, qui sont ingérés par les organismes marins. Quand les humains mangent des produits de la mer contaminés par les microplastiques, il existe un risque de transfert de ces microplastiques dans la chaîne alimentaire, avec des conséquences sanitaires potentiellement graves.

Pour revenir aux discussions du sommet de Busan, il faut dire que les positions sont tranchées au sein des 175 pays présents. Certains ne veulent pas entendre parler d’une baisse de la production des plastiques. 

Il s’agit notamment de la Russie, l'Arabie saoudite, l'Iran et l'Inde, grands producteurs de pétrole et de plastiques. Ces quatre pays sont accusés de bloquer les négociations.
 

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle