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Visite controversée de Netanyahu en Allemagne

Reliou Koubakin | Avec agences
16 mars 2023

Le dirigeant israélien a été reçu par le chancelier allemand sur fond de protestations. En cause, une réforme controversée du système judiciaire en Israël.

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu serre la main du chancelier allemand Olaf Scholz lors de la visite du mémorial des juifs déportés vers les camps de la mort (16.03.23)
Le chancelier allemand indique qu’Israël est un partenaire de valeurs démocratiques et un ami proche de l’Allemagne Image : Annegret Hilse/REUTERS

En Allemagne, cette visite controversée du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Elle a eu lieu malgré les protestations en Allemagne et enIsraël. De nombreux Israéliens voient en effet dans la réforme du système judiciaire une dérive antidémocratique de l’un des gouvernements les plus à droite qu’ait jamais connu Israël. 

Les deux dirigeants ont pris donc le soin d’aborder le dossier qui fâche dans un second temps. Le chancelier Olaf Scholz et son hôte Benjamin Netanyahu ont d’abord loué l’amitié germano-israélienne au cours de la visite du Mémorial de l'Holocauste à Berlin. 
Ils ont ainsi commémoré le souvenir de la déportation de millions de juifs sous le Troisième Reich. Ils ont déposé des couronnes au mémorial de la gare de Grünewald à Berlin, d’où est parti un train dans lequel se trouvaient un millier d’enfants, femmes et hommes juifs. 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le chancelier allemand Olaf Scholz visitent le mémorial dédié aux personnes déportées dans les camps de la mort par la Deutsche Bank
Quelque 10.000 juifs ont été déportés de Berlin vers des camps de travail et de concentration pendant le régime naziImage : Matthias Rietschel/REUTERS

Les inquiétudes de Berlin 

"Les appels à l’extermination d’Israël n’ont pas cessé", a dit Benjamin Netanyahu. "La sécurité d’Israël est notre raison d’Etat", a répondu un peu plus tard Olaf Scholz. 

Et après l’amitié affichée, place au dossier qui ne fait pas consensus, aussi bien en Allemagne qu’en Israël. Plusieurs voies ont appelé à l’annulation de la première visite en Allemagne de Benjamin Netanyahu depuis sa prise de fonction en décembre dernier. 
La réforme controversée du système judiciaire a donc longuement occupé les deux dirigeants lors de leur conférence de presse.
Le chancelier allemand a dit suivre avec attention, mais avec "une grande inquiétude", les débats en Israël. Olaf Scholz a fait savoir que l’indépendance de la justice était un pilier de la démocratie. 

Netanyahu défend sa réforme de la justice

De son côté, Benjamin Netanyahu a insisté sur le fait que son pays reste une démocratie libérale avec cette réforme du système judiciaire. "La démocratie en Israël est forte et vivante, nous n'en dévierons pas d'un pouce", a indiqué le Premier ministre israélien, qualifiant d’ "absurdes, injustifiées et ridicules", les critiques selon lesquelles son gouvernement chercherait à abolir la démocratie.  

Des manifestants brisent des barrages de police lors d'une manifestation contre le projet de loi controversé du gouvernement israélien sur la réforme de la justice (01.03.23)
L’annonce en janvier de la réforme de la justice a conduit à de nombreuses manifestations en Israël Image : JACK GUEZ/AFP

Des manifestations ont eu lieu ou sont prévues en Allemagne et en Israël contre cette réforme. Avant de s’envoler pour Berlin, Benjamin Netanyahu avait déjà dit non à un compromis sur le projet de réforme judiciaire, compromis proposé par le président israélien Isaac Herzog. Celui-ci a mis en garde contre le risque d’une guerre civile. Le président du Conseil central des juifs en Allemagne affirme ainsi avoir dit ce jeudi à Benjamin Netanyahu que son gouvernement divisait la société israélienne et qu'il portait atteinte à la confiance dans la démocratie de l’Etat hébreu. 

Le projet de réforme judiciaire veut limiter les prérogatives de la Cour suprême, que Netanyahu et ses alliés accusent d'être politisée. Le parlement a déjà adopté, mardi, en première lecture une disposition permettant d’annuler certaines décisions de la Cour suprême. 
Le lendemain, mercredi, alors qu’il s’envolait pour l’Allemagne, des manifestants contre la réforme brandissaient des pancartes à l’aéroport de Tel-Aviv, sur lesquelles on pouvait lire "Ne reviens pas".