Niger : des initiatives pour dénoncer la détention de Bazoum
24 novembre 2023Cela fera quatre mois, dimanche 26 novembre, que le président Mohamed Bazoum est détenu avec sa femme et son fils par les militaires qui l’ont renversé. En dehors du président déchu, plusieurs personnes, dont des ministres de l’ancien pouvoir, sont en détention.
Des soldats qui débarquent dans des familles, procèdent à des arrestations d’anciens responsables politiques et les font disparaître parce qu’ils ont servi dans l’ancien gouvernement, ou parce qu’ils osent réclamer la libération du président Mohamed Bazoum : c’est la situation que décrit le Forum pour une citoyenneté responsable, le FCR.
Celui-ci organise un rassemblement, ce samedi 25 novembre à la place de la Concertation à Niamey, pour exiger la libération de toutes les personnes arrêtées, dont le président déchu. Il y va de la réconciliation nationale, estime le président du FCR, Souley Oumarou.
"Ce n’est pas le premier coup d‘Etat au Niger. Nous avons connu le coup d‘Etat du président Ibrahim Bare Mainassara. Le lendemain, on l'avait vu dans l'avion avec les mêmes autorités qu’il avait renversées pour échanger avec elles et le pays s’est relancé dans une voie de réconciliation", rappelle le président du FCR.
Souley Oumarou regrette qu’aujourd'hui "on ne sent pas qu'il y a un engagement vers la réconciliation entre les fils du Niger. L'objectif de ce rassemblement, c'est de porter notre voix encore plus loin par rapport à notre requête. Nous sommes dans un Etat de droit et que tous ceux qui sont arrêtés, s’ils ont un dossier, que cela soit confié à la justice et qu’elle fasse son travail."
Le président du Forum pour une citoyenneté responsable appelle le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie,la junte au pouvoir depuis le coup d’Etat du 26 juillet, à mettre fin à "la chasse aux sorcières".
"Le souffle du Niger n'est pas normal"
Des arrestations dénoncées aussi par l’ancien conseiller du président renversé, Intinicar Alhassane. Il compte se rendre au rassemblement du FCR samedi 25 novembre.
"Je suis un fervent défenseur de la démocratie, car le président Bazoum incarne la démocratie dans notre pays. Jusqu'à preuve du contraire, nous considérons que c'est Mohamed Bazoum qui est le président de la République du Niger et c'est une grosse erreur de le kidnapper" précise-t-il.
Toujours pour exiger la libération du président Mohamed Bazoum, l’ancien conseiller du président déchu a entamé symboliquement, le 5 novembre, une " grève de respiration entrecoupée" et un concert de casseroles.
"Par rapport à la respiration entrecoupée, c'est pour montrer comment le Niger est en train de souffrir. Ça veut dire : le souffle du Niger n'est pas normal, cette respiration, si on ramène Mohamed Bazoum au pouvoir, le Niger va retrouver son souffle. Vous savez pourquoi on a fait ça ? Aujourd'hui, si on manifeste dans les rues, ils vont nous fusilier. "
Depuis le coup d’Etat du 26 juillet, les voix qui interpellent sur la détention du président Mohamed Bazoum font aussi l’objet de menaces, notamment sur les réseaux sociaux.