Niger : le Parlement pour l'accueil de troupes étrangères
22 avril 2022131 voix pour, 31 contre : sans surprise, l’Assemblée nationale du Niger a donné son aval pour le redéploiement des forces étrangères sur le territoire nigérien dans la lutte contre le terrorisme.
"Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national", a déclaré le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou devant les 166 parlementaires.
Face à la défiance grandissante d’une partie de la population et d’ONG qui dénoncent "des forces d’occupation" présentes au Niger, le gouvernement a ainsi voulu mettre fin à la controverse en soumettant la question au Parlement.
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Selon Ouhoumoudou Mahamadou, le Niger "est quasiment encerclé par les groupes armés terroristes", alors que le pays lutte comme ses voisins contre les mouvements djihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe État islamique.
Enjeu régional
Lors dela visite de la chef de la diplomatie allemande Annalena Baerbock au Mali puis au Niger (12 au 15 avril), le chef du gouvernement nigérien avait estimé que le retrait des forces française Barkhane et européenne Takuba du Mali, augmentait le risque de la menace djihadiste dans la région.
Le Niger partage quelque 800 km de frontière commune avec le Mali et compte ainsi mettre en place "de nouvelles implantations de forces spéciales étrangères" au "plus près des théâtres d'opération" près du Mali, selon les termes du Premier ministre. Niamey est ainsi disposé à accueillir d’autres forces que celles déjà présentes, notamment les armées françaises et américaines qui ont des bases militaires à Niamey et dans la région d'Agadez.
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Selon le député de la majorité Yacine Ben Mohamed, "le Niger seul ne peut mener cette guerre, la recherche des partenaires s'impose nécessairement et nous avons fait notre choix, celui de la France".
Pour sa part, le député de l'opposition Soumana Sanda affirme ne pas vouloir "donner un blanc seing au gouvernement", évoquant "des zones d'ombre".