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Niger : des élèves toujours privés d’écoles à Inates

27 novembre 2019

La situation sécuritaire au Niger a anéanti les services sociaux de base dont l’éducation. Dans la commune rurale d’Inates, dans le nord de la région de Tillabéry, 386 élèves ne vont plus à l'école.

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Liberia leeres Klassenzimmer einer Schule in Monrovia
Image : picture-alliance/dpa/A. Jallanzo

Depuis plus d’un an, les cris des enfants à l’école ont déserté la localité d’Inates situé dans la région de Tillabéry, dans le département d’Ayorou à la frontière avec le Nord Mali.

Plusieurs établissements scolaires sont fermés en raison de la détérioration du climat sécuritaire. Une "une désolation totale" pour Moussa Mamane, coordonnateur syndical de la région de Tillabéry.

Il explique que "des enseignants sont partis malgré eux, parce qu'ils ont été menacés par des assaillants. Ils les ont mis en garde contre l'enseignement ce qu’ils appellent le boko, c’est-à-dire le français. Ils ont donc été obligés de partir."

Sur les 43 écoles que compte la communale rurale d’Inates, aucune n’est encore en activité. La situation sécuritaire étant extrêmement critique.

Scolarisation difficile pour les enfants déplacés

Beaucoup de familles se sont déplacées dans la ville d’Ayorou, situé à 85  km d’Inates. Ce qui ne facilite pas non plus la scolarisation des enfants.  

Venu d’Inates, Yousoufa Ag Yafia, rencontré dans le camp des déplacés internes, témoigne de sa tristesse de ne plus pouvoir aller à l’école.

 "A Inates, je fréquentais le collège mais maintenant je suis à la maison. Je voulais continuer mes études mais mes parents n’ont pas les moyens. Aujourd’hui, je souhaite reprendre mes études, c’est mieux que de rester à ne rien faire."

Répondre aux besoins d’éducation des enfants déplacés

Sakina Elia, également au camp des déplacés internes en appelle aux bonnes volontés. "Je souhaite retourner à l’école si des bonnes volontés veulent bien me faciliter cela", dit-elle.

Hassia, la mère de Sakina, est triste de voir les rêves d’institutrices de sa fille, très brillante en classe, s’envoler.
"Nos enfants ne vont plus à l’école. Même les grands sont concernés, nous voulons qu’ils reprennent le chemin de l’école. C'est pénible de les voir jouer et ne rien faire d’autre toute la journée", explique cette maman.

Malgré le système de réinsertion des élèves dans des écoles d’accueil, beaucoup d’enfants ne vont toujours pas à l’école.  
Deux problèmes se posent avec acuité : l’éparpillement des familles déplacées et la situation sécuritaire toujours délétère. 
Avec les dernières attaques dans la région, la peur s’est accentuée au sein de la population.