Niger : ça grogne dans le centre d'accueil pour réfugiés
16 décembre 2019Situé dans la commune rurale de Hamdallaye à une vingtaine de km de Niamey, la capitale nigérienne, le centre d'acceuil pour réfugiés abrite 417 pensionnaires dont des Sud-soudanais, des Somaliens, des Erythréens et des Éthiopiens parmi lesquels des femmes et des enfants.
Ils ont tous été libérés des prisons libyennes puis acheminés provisoirement au Niger en attendant d'être admis en Europe ou en Amérique. Mais la longue procédure est parfois fastidieuse.
C'est le cas de Haroun, un éthiopien de 27 ans qui attend depuis deux ans.
"Nous étions en prison en Libye et c’est le HCR qui nous a libérés et acheminés vers ici. Mon rêve est de travailler en Europe afin de pouvoir payer mes dettes contractées au pays."
Selma, une Erythréenne de 27 ans et mère d’un petit garçon d’un an et demi est aussi à bout de patience. Elle dénonce les conditions de vie dans le centre : "Ils nous ont promis trois mois pour partir en Europe, aujourd’hui j’ai fait deux ans dans ce pays et la vie dans ce centre est horrible."
Lors d’une récente visite dans ce centre d’évacuation temporelle de migrants, la sous-secrétaire générale des Nations unies aux affaires humanitaires, Ursula Müller a demandé aux pays européens d’honorer leur engagement.
"Ils ont perdu tout espoir. J’en appelle aux pays, d’accélérer le processus et honorer leur promesse afin de donner une nouvelle vie pleine d’espoir à toutes ces personnes", avait déclaré Ursula Müller.
Aujourd’hui, le risque d’émeute est élevé dans le centre. Le désespoir provoque un sentiment radical chez les réfugiés.
De quoi préoccuper les populations riveraines qui n’ont jamais vu d’un bon œil, l’installation du centre à proximité. Niger : plus de 2 millions de personnes vulnérables
Le nombre de réfugiés et de déplacés en constante augmentation
Genève accueille ce mardi (17.12.19), un forum mondial des réfugiés.
La rencontre qui va durer trois jours permettra aux décideurs politiques de relancer le Pacte mondial sur les réfugiés adopté l'an dernier.
Le nombre de réfugiés et de déplacés est en constante augmentation, en partie à cause des crises et conflits comme en Libye.