Nigeria: Boko Haram en déroute?
27 mars 2015L'armée nigériane multiplie les communiqués faisant part de victoires remportées contre Boko Haram. C'est ce que relève le quotidien Neues Deutschland à la veille des élections présidentielle et législatives au Nigeria. Ce vendredi encore, l'armée nigériane a affirmé avoir repris la ville de Gwoza, où Boko Haram avait proclamé l'instauration de son califat l'année dernière. Entre temps, si l'on en croit l'armée, Boko Haram ne contrôlerait plus que trois des vingt districts du nord-est du pays.
Information, désinformation et propagande sont partie intégrante des conflits sanglants dans le nord-est du Nigeria frappé depuis près de six ans déjà par le terrorisme de la secte islamiste. Le gouvernement nigérian n'a pas moins de scrupules à propager des demi-vérités ou des mensonges que Boko Haram. Les agences de presse ont bien du mal, même en disposant de correspondants sur place, à réunir des informations fiables et vérifiables pour brosser une image réaliste de la situation.
Depuis des mois, la zone de combat s'élargit et dépasse les frontières du pays et renforce la guerre dans laquelle sont aussi impliquées des unités militaires des trois pays riverains du Lac Tchad – le Niger, le Cameroun, et le Tchad – de même que des conseillers militaires étrangers, entre autres sud-africains. Boko Haram n'a sans doute pas d'avenir, mais ses structures idéologiques sont largement répandues, ce qu'ignore délibérément le chrétien Goodluck Jonathan, critique Neues Deutschland. Même si Boko Haram est vaincu, il risque fort de réapparaître tôt ou tard sous une autre étiquette, craint le quotidien.
Autre thème : la fièvre hémorragique d'Ebola et la recherche médicale contre ce virus
Il y a quelques mois seulement, les experts d'Ebola se demandaient avec inquiétude quelles conséquences imprévues ce virus réserverait à l'Afrique de l'Ouest, remarque la Süddeutsche Zeitung. Le virus semblait pouvoir se transformer à une vitesse grand V: une analyse de 99 échantillons de Sierra Leone avait montré en août dernier un taux élevé de mutation du virus.
Une nouvelle étude donne un nouvel éclairage. Un groupe de scientifiques du National Institute of Allergy and Infectious Diseases à Hamilton, dans le Montana aux Etats-Unis a analysé des échantillons de virus de deux épidémies plus tardives au Mali où le virus était apparu pour la première fois en octobre par une personne rentrée d'un voyage à Kissidougou, en Guinée. En novembre, ce Malien avait alors transmis le virus à sept de ses compatriotes.
Les experts ont maintenant comparé ces échantillons avec d'autres recueillis plus tôt lors de l'apparition de l'épidémie en Afrique de l'Ouest. La surprise est que l'héritage génétique du premier cas de virus au Mali ne diffère que très peu de celui du virus Ebola apparu six mois plus tôt en Sierra Leone. C'est pourquoi les experts sont confiants de pouvoir développer un vaccin efficace. Par ailleurs, une équipe de scientifiques japonais a de son côté manipulé le code génétique du virus de telle sorte qu'il ne peut plus se développer dans le corps humain.
Deux nouvelles qui redonnent de l'espoir, souligne la Süddeutsche.