Bring Back Our Girls, 10 ans après les enlèvements de Chibok
12 avril 2024Cette nuit-là, les 276 écolières kidnappées, pour la plupart âgées de 16 à 18 ans, ont été conduites de force de Chibock(dans le nord du Nigeria, une ville à majorité musulmane) vers la forêt où les attendaient des camions. Avant de s’enfuir, les assaillants ont aussi pris le soin de brûler les bâtiments qui abritaient leur école.
Quelques heures après leur enlèvement, 57 de ces filles ont toutefois réussi à s'échapper.
Certaines se sont cachées dans les buissons, d'autres ont pu s’enfuir alors qu'elles traversaient la forêt de Sambisa, devenue le bastion où se cachent les combattants de Boko Haram.
L'une des filles qui a réussi à s'échapper a raconté à Human Rights Watch les propos tenus par un des combattants de Boko Haram.
Celui-ci leur aurait déclaré : "Quel genre de connaissance recherchez-vous ici [à l'école] ? Puisque vous êtes ici pour rechercher une éducation occidentale, nous sommes ici. Pour y faire face et vous enseigner les voies de l'Islam".
Fermeture des écoles
Peu avant l'enlèvement de ces centaines de jeunes filles, le groupe Boko Haram avait déjà fait parler de lui en provoquant la fermeture d'écoles dans la région, notamment le lycée pour filles de Chibok, en mars 2014.
La plupart des filles détenues par Boko Haram ont été ensuite contraintes de se convertir à l’islam, si elles étaient chrétiennes, ou d’épouser leurs ravisseurs.
Certaines se sont mariées plusieurs fois, lorsque leur mari était tué dans des affrontements.
En juillet 2009, Boko Haram avait conduit sa première action avec le soulèvement de Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno. L’objectif était de créer un califat islamique dans cette partie du pays.
L'insurrection a par la suite été réprimée par l'armée nigériane qui a tué son fondateur, Mohamed Yusuf.
Boko Haram signifie, en langue Haoussa, "l'éducation occidentale est interdite".