1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Nigeria : Wole Soyinka élève la voix

Jan Philipp Schlolz / Kossivi Tiassou23 mars 2015

Alors que l'armée nigériane peine face à Boko Haram, de plus en plus d'élites nigérianes élèvent la voix face à cette situation. C'est le cas du prix Nobel de littérature, Wolé Soyinka.

https://p.dw.com/p/1Evk5
Wole Soyinka
Image : Reuters

Le romancier et poète nigérian Wole Soyinka a un regard critique sur l'état de son pays. Et pour lui, même le scrutin présidentiel du 28 mars prochain ne changera rien à la situation actuelle. Wole Soyinka, qui a fêté l'an dernier son 80ème anniversaire, est surtout marqué par l'enlèvement, il y a un an, de 276 lycéennes à Chibok dans le nord-est du pays :

"Le Nigeria tend à devenir un Etat défaillant. Je ne l'appellerai pas encore un État en faillite. Et je ne peux pas dire non plus que j'ai toujours espoir que l'on retrouve la majorité de ces filles. Mais c'est arrivé et comme je l'ai dit, c'est une tâche d'importance nationale."

En réalité, c'est une tâche d'importance capitale de retrouver ces lycéennes, un an après leur enlèvement. Un enlèvement revendiqué par la secte Boko Haram. Le président nigérian espère éliminer d'ici quatre semaines le groupe islamiste. Mais pour le prix Nobel de littérature Wole Soyinka, ce n'est pas une affaire d'un mois :

L'armée nigériane n'a pour l'instant pas réussi à dominer Boko Haram
L'armée nigériane n'a pour l'instant pas réussi à dominer Boko HaramImage : picture alliance/AP Photo

"Il faudra une génération au moins pour éliminer totalement ce phénomène - au moins une génération, je dis. Car le phénomène est déjà ancré dans la société humaine, pas seulement au Nigeria. Alors, quand je regarde les victoires remportées actuellement par les militaires, Boko Haram ne serait pas à ce niveau aujourd'hui si des mesures avaient été prises au bon moment. C'est le plus gros problème que j'ai avec le gouvernement de Goodluck Jonathan, entre autres."

Les soldats nigérians, mal équipés et peu motivés, sont régulièrement accusés de fuir dès l'arrivée des assaillants. Il faut dire que ces assaillants sont souvent mieux armés.