Nobel pour l'élan démocratique tunisien
9 octobre 2015Elles ont "sauvé la transition démocratique" en Tunisie, et sans elles, la démocratie pluraliste n'aurait pas pu voir le jour. Voilà comment le Comité norvégien pour le Nobel de la Paix a salué le travail de quatre organisations: le syndicat UGTT, l’Union générale Tunisienne du Travail, qui a reçu le prix aux côtés de l’UTICA, un syndicat patronal, de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme et de l’Ordre des Avocats tunisiens. L’économiste tunisien Abdeljelil Bédoui a été ministre après la chute de Zine Ben Ali, en janvier 2011. Il est membre de l'UGTT, et ce prix est un encouragement pour l’avenir: "Ce n’est qu’une première étape, l’étape qui a constitué à publier une première constitution, mais cette constitution malgré les acquis qu’elle a consacré, reste à la traduire dans la réalité."
La révolution tunisienne, une exception
Depuis 2013 et jusqu’à l’adoption de la Constitution en janvier dernier, le quatuor a poussé les mouvements islamistes et laïques au dialogue, alors que les violences se multipliaient. Un engagement salué par le gouvernement allemand, par la voix de son porte-parole, Steffan Seibert: "Les membres de ce quatuor se sont engagés dans un long processus, qui a abouti à une constitution exemplaire. Ils ont donné espoir à leur peuple et au monde, l’espoir que la démocratie et l’État de Droit sont possibles, même dans les conditions difficiles de cette région."
Pour Abdeljelil Bédoui, la communauté internationale doit contribuer à entretenir cet espoir: "Je crois que tous ceux qui sont censés et objectifs s’inquiètent, c’est un processus qui est long et toujours menacé. Maintenant la liberté étant retrouvée on découvre que dans la société il y a beaucoup de divergences, de contradictions, de sensibilités extrémistes et rétrogrades. Ça demande de la vigilance, de la persévérance, et de la solidarité interne comme externe." Le prix Nobel de la paix sera remis le 10 décembre, à Oslo.