Nouvelles tensions entre Ankara et Athènes
13 août 2020La découverte de vastes gisements gaziers ces dernières années en Méditerranée orientale oppose la Turquie et la Grèce. Pourtant membres de l’Otan, les deux voisins ont des relations régulièrement ponctuées par des crises.
Il y a quelques semaines, Athènes avait déjà fait part de son mécontentement suite à la décision d’Ankara de transformer l’ex-basilique Sainte-Sophie en une mosquée.
Les délimitations de leurs frontières maritimes opposent ces dernières années les deux pays. Les tensions se sont, de nouveau, renforcées ces derniers jours. La Grèce et la Turquie se disputent une zone de la Méditerranée orientale riche en hydrocarbures.
Déploiement de navire
Athènes accuse Ankara de violer son territoire en effectuant des recherches énergétiques au sud de l’île grecque de Kastellorizo (Meis, en Turc).
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Jeudi (13.08.20), le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que "revendiquer une souveraineté maritime en se servant de l’île de Meis, située à deux kilomètres des côtes turques et 580 kilomètres de la Grèce métropolitaine, ne peut s’expliquer rationnellement."
Lundi (10.08.20), la Turquie a déployé un navire de recherche sismique pour effectuer des recherches de gisements. Le navire était escorté par des bâtiments militaires. La marine grecque est également présente dans la zone pour "surveiller" les activités turques, selon Athènes. Recep Tayyip Erdogan a fait savoir que toute attaque contre un navire turc se payerait au "prix fort". Athènes a nié avoir attaqué le bateau turc.
La France dénonce les actions "unilatérales" de la Turquie. Paris a annoncé jeudi avoir déployé temporairement deux chasseurs Rafale et deux bâtiments de guerre en Méditerranée orientale pour "faire respecter le droit international".
Médiation allemande
Le premier ministre grec, Kyriakos Mistokakis, s’est dit ouvert au dialogue. Si le président turc est favorable au dialogue et aux négociations, Recep Tayyip Erdogan a ajouté qu’il ne "laisserait aucun pays empiéter sur ses droits".
Le président Recep Tayyip Erdogan s'est entretenu avec la chancelière allemande Angela Merkel et le président du Conseil européen Charles Michel pour tenter d'apaiser les tensions. "Il a plaidé pour une solution des problèmes dans le cadre du droit international et des principes de dialogue et d'équité", selon la présidence turque.
La chancellerie allemande a confirmé l’entretien sans donner plus de précisions. Vendredi (14.08.20), les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne devraient aborder la question au cours d’une visioconférence.