Obasanjo accuse Buhari d'orchestrer la fraude électorale
23 janvier 2019Le Nigeria se prépare pour les élections présidentielles et législatives du 16 février. A quelques semaines des élections générales, Olesegun Obasanjo fait parler de lui. L'ancien président qui ne cesse de critiquer le bilan du président sortant Muhammadu Buhari, qu’il avait pourtant soutenu lors de son élection en 2015, vient de publier une lettre ouverte.
Dans celle-ci, il accuse l'actuel président, candidat à sa propre succession, de recruter des agents pour falsifier les résultats des élections avant le scrutin.
Obasanjo demande donc aux Nigérians de se battre pour des élections crédibles.
"Je suis convaincue que nos leaders doivent tenir compte de l’intégrité des élections et aussi être de bons dirigeants pour notre peuple. Les élections auront lieu, les Nigérians doivent aller voter et rester vigilants."
"Rancœur" selon des analystes
Khalifa Dikoua, analyste politique et enseignant à l’université de Maiduguri, accuse pour sa part l’ancien président d'avoir des motifs personnels dans cette lutte contre Muhammadu Buhari.
"Obasanjo a peur parce que si jamais Muhammadu Buhari est réélu président, il risque d’être poursuivi pour corruption à cause des 16 milliard de dollars pour l’électrification du pays qu’il aurait détourné", explique l'analyste.
L’ancien chef d'Etat nigérian qui a cette fois décidé d’apporter son soutien à Atiku Abubakar, principal candidat de l’opposition à la présidentielle, dit émettre de sérieux doutes quant à l’intégrité, l’impartialité et la compétence de la Commission électorale nationale, l’INEC, pour organiser des élections crédibles.
Des allégations qui ne surprennent pas Samuel Owoeyyé, observateur de la scène politique et enseignant à l’université de Covenant à Lagos.
"C’est un problème personnel. Il a fait la même chose lors des élections de 2015 avec Goodluck Jonathan. Les Nigérians ne le prennent plus au sérieux", affirme Samuel Owoeyyé.
"L'opposition amplifie des violences"
Le gouvernement nigérian accuse le principal parti d'opposition, le Parti populaire démocratique, d'orchestrer une violence généralisée, en particulier avec les islamistes de Boko Haram, afin de créer une crise constitutionnelle.
Le PDP a aussitôt réagi appelant les Nigérians "à tenir le président Buhari comme responsable de l'escalade des violences dans la nation".