Pacte contesté sur la migration entre l'UE et le Sénégal
30 décembre 2016Le Sénégal fait partie des pays africains avec lesquels l’UE va voulu passer un accord sur la migration. L’Union européenne et sa politique de fermeture des portes d’entrées en Europe ttriste et décoit les Sénégalais, relève le quotidien Neues Deutschland qui estime que la France et l’Europe ont oublié les chapitres d’histoire commune qu’elles ont avec l’Afrique.
Grâce à de nouvelles aides financières européennes, de nouveaux postes- frontière sont installés, comme par exemple celui installé entre la Mauritanie et le Sénégal, fin novembre déjà . Mais hors un meilleur contrôle des frontières, l’UE veut aussi financer des mesures destinées à " lutter contre les raisons profondes de l‘émigration illégale ", en clair à créer des emplois. Ces aides financières de l’UE sont censées motiver le gouvernement à stopper l’émigration d’Afrique vers l’Europe et à aider au rapatriement des migrants vers l’Afrique.
Aujourd’hui la réduction de la migration est devenue une tâche prioritaire de l‘UE, de ses états membres comme des agences de développement en Afrique.
Cependant, "Les terribles images dans les médias de gens en train de se noyer n’y changeront rien. Car la migration fait partie de la culture sénégalaise, et a une longue histoire." Le quotidien cite là le sociologue et expert en migration Aly Tandian de l’ Université de Saint- Louis au Sénégal.
Par ailleurs les médias ne montrent pas tous les aspects du phénomène migratoire: si le Sénégal détient le plus important groupe de migrants ouest-africains, la majorité de ces migrants sénégalais arrive en Europe par avion, munis d’un visa, (même si certains de ces visas sont achetés dans certains consulats européens.)
De par leur long passé colonial, de nombreux Sénégalais ont combattu pour la France, mais la France et l’Europe ont oublié leur histoire commune avec l’Afrique. Les enfants et les petits-enfants de ces Sénégalais eux n’ont pas oublié, souligne le journal Neues Deutschland. Pour eux c’est une humiliation et une peine de voir l’Europe essayer de leur fermer ses portes. Une Europe dont les symboles, -des clubs de football jusqu’aux marques vestimentaires-, sont si présents dans leur vie quotidienne.
Le nouveau fonds de l’UE pour ce pacte migratoire est géré directement depuis Bruxelles. Jusqu’ici, relève l’éditorialiste, le gouvernement sénégalais n’a pas encore touché d’aide financière de ce fonds, contrairement aux grandes agence nationales de développement, comme par exemple l’agence française AFD. Des initiatives locales telle que celle des " Femmes en lutte contre l’émigration clandestine" ou bien "L'association des clandestins rapatriés et familles affectées de Thiaroye-sur- Mer "- pour n'en citer que deux- n’ont-elles rien reçu non plus.
Certains observateurs au Sénégal reprochent aussi au gouvernement sénégalais de ne pas négocier avec l’Union européenne sur une politique migratoire intelligente qui tiendrait compte de la forte croissance démographique dans le pays et viserait à soulager le marché du travail en fixant des contingents de "travailleurs invités" dans les pays de l’UE.
Mais ce genre d’idée est loin d’être populaire en Europe où les partis politiques établis craignent la montée de partis populistes de droite, conclut le journal qui regrette qu'ainsi les populistes d’Europe influencent fortement la politique de l’UE en Afrique et avec l’Afrique ...
Autre thème: Les plus longues élections au monde
Nous parlons de la Somalie, un pays sans structures étatiques stables et qui doit se doter à nouveau d’un président élu. Un processus complexe et long de plusieurs mois dans ce pays de la Corne de l'Afrique privé d'Etat central depuis 25 ans et ravagé par la guerre civile, le manque d'infrastructures, l'insécurité et l'omniprésence de clans rivaux...
Elire un président en Somalie n’est pas chose aisée et demande du temps et de la patience ! souligne la taz, die tageszeitung. Les citoyens ne peuvent pas voter directement. Les plus anciens des clans ont désigné plus de 14.000 délégués qui élisent les 275 membres du Parlement national. Les parlements des six entités territoriales déclarée Etats régionaux - Puntland, Somaliland, Jubbaland, South West State, Galmudug, Hirshebelle – votent pour un Sénat. Et finalement les deux chambres du Parlement élisent le nouveau président. La procédure a commencé en octobre dernier, on ne sait pas quand elle prendra fin. Peu avant le 28 Décembre, l’élection déjà repoussée, l’a été une nouvelle fois - cette fois au 24 Janvier 2017.
Cela s’explique d’une part à l’insécurité qui règne dans de nombreuses régions du pays où la milice islamiste Al-Shabaab est encore le maître. Les miliciens commettent régulièrement des attentats dans la capitale Mogadiscio et dans d’autres villes, particulièrement en cette période électorale, car ils rejettent de telles élections.
Forte de 22.000 hommes, l’AMISOM, la force de l’Union Africaine est impuissante face à ces attentats. Les soldats de l’UA originaires de l‘Ouganda, du Burundi, de l‘Ethiopie, du Kenya, de Djibouti et de Sierra Leone chassent les miliciens d’Al Shabab des villes, mais dès qu’ils se déploient ailleurs, les miliciens reviennent.
Depuis 25 ans déjà, la Somalie n’a plus d’Etat. Depuis le renversement du dictateur Siad Barre en 1991, le pays est livré à une escalade de la violence. Il n’existe ni fichier électoral, ni registre d’Etat civil, personne ne sait qui habite où. Les guerres incessantes entre milices pour s’assurer le pouvoir local et des ressources financières sont un terreau fertile pour les extrémistes.
La lenteur du processus électoral a aussi à voir par la corruption, les menaces et chantages. Il existe plus d’une douzaine de candidats au poste de président, y compris l’actuel président de transition. L’élection des parlementaires ressemble un marché sur lequel des millions sont dépensés pour acheter des voix.
Le procureur général de Somalie Nur Farah affirme disposer de preuves que des candidats paient des milliers d’euros pour remporter un siège. Selon lui "deux sièges, un à Galmudug et un à Hirshebelle, sont allés au plus offrant pour plus d’un million d’euros !". Ailleurs des candidats ont été menacés verbalement ou physiquement et empêchés de participer au vote.
Le gouvernement provisoire est réputé pour son degré élevé de corruption. Des millions d’euros de fonds étrangers d’aide au développement ont disparu sans laisser de traces.
Les Somaliens doivent enfin prendre conscience que la politique n’a rien à voir avec un marchandage sur un marché à bétail ! souligne le quotidien berlinois… Jusqu’ici la procédure électorale chaotique qui caractérise la Somalie confirme l’image d’un pays qui ne peut pas sortir lui-même de sa misère.
De nombreux Somaliens placent leurs espoirs en un pays étranger : la Turquie, un pays musulman comme la Somalie et qui, au cours des cinq dernières années, a investi de gros moyens financiers dans le pays, surtout dans la capitale Mogadiscio.
La Turquie a été l’un des premiers pays à y ouvrir une nouvelle ambassade et à mettre en place des vols réguliers. Ankara dispose même d’une base militaire en Somalie, où des instructeurs turcs essaient de développer l’armée somalienne qui est encore extrêmement faible…