OMC : à la fin, il ne peut en rester qu’un. Ou une…
18 septembre 2020Les choses se précisent à Genève pour savoir qui va prendre la tête de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Après le premier tour de vote, il ne reste plus que cinq candidats en lice pour reprendre le flambeau de cette institution qui joue sa survie alors que le multilatéralisme est de plus en plus remis en question.
Deux Africaines se trouvent parmi ce groupe des cinq, alors que jamais dans l’histoire un représentant du continent n’a dirigé l’OMC.
De plus, les femmes forment la majorité dans le ce groupe resserré.
Trois femmes, deux hommes
Il y tout d’abord Amina Mohamed, la ministre kényane des Sports. Elle est bien connue dans les couloirs de l’OMC puisqu’elle y a représenté le Kenya en tant qu’ambassadrice.
Ça passe aussi pour l’ancienne cheffe de la diplomatie nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, que la première puissance économique du continent a soutenue de tout son poids.
Sur un autre front, elle pilote en ce moment un programme international de lutte contre la Covid-19.
Sa candidature est d’autant plus notable qu’elle s’est vu refuser la bénédiction de l’Union africaine dont le poulain, le Suisso-Egyptien Abdel-Hamid Mamdouh, a été éliminé de la course.
La troisième femme s’appelle Yoo Myung-hee, elle est ministre sud-coréenne du Commerce.
Crises
Restent encore Liam Fox, ancien ministre britannique sous Thérésa May, un homme favorable au Brexit, et enfin Mohammed Al-Tuwaijri, qui affiche un profil très coloré, puisque le Saoudien est un ancien pilote de chasse, ministre et banquier.
Il reste désormais deux rounds de vote pour connaître le nom du nouveau patron, ou patronne, de l’OMC. Le processus devrait se terminer en novembre.
Il faudra donc encore un peu patienter pour savoir si une représentante africaine va marquer l’histoire de l’organisation. L’OMC ne dispose pas d’un système de rotation par continent, comme c’est le cas pour le secrétaire général de l’Onu.
Quel que soit son origine, le successeur du Brésilien Roberto Azevedo va devoir sauter les deux pieds joints dans un monde en pleine crise économique et sanitaire.
A ceci s’ajoute une crise de confiance dans un commerce mondial malmené ces dernières années par le protectionnisme tous azimuts pratiqué par les Etats-Unis de Donald Trump.