Pas d'unanimité sur le procès Gbagbo à la CPI
13 juin 2014La Cour pénale internationale va donc juger l'ex-président ivoirien pour crimes contre l'humanité commis durant la crise post-électorale de 2010-2011. Plus de 3.000 personnes auraient été tuées en cinq mois de violences.
Que la vérité éclate…
Même si son avocat assure que Laurent Gbagbo souhaitait un procès pour que la lumière soit faite sur ce qui lui est reproché, l'annonce de la CPI a tout de même un goût amer pour les membres du camp de l'ancien président qui espéraient une libération. Eric Anné responsable de la communication du Front populaire ivoirien FPI, estime que les charges retenues contre le leader du parti ne sont pas avérées « Mais il faut faire avec la volonté de la communauté internationale qui veut l'éloigner de la scène politique. Nous irons cependant jusqu'au bout… »
Alors que le processus de réconciliation peine à se mettre en place en Côte d'Ivoire, côté gouvernement on espère tout de même que ce procès participe à l'éclatement de la vérité comme l'explique, Affousiata Bamba-Lamine, la ministre ivoirienne de la Communication : « Ce procès va permettre de situer les responsabilités et de déterminer quelles sont les culpabilités. Le président de la République a toujours dit clairement que la réconciliation était une chose et que l'impunité en était une autre. Il faut réconcilier les Ivoiriens c'est vrai. Mais la réconciliation passe aussi par la justice. »
Une justice équitable
La société civile, elle, souhaite que ce procès permette de rendre justice aux victimes des violences post-électorales de 2010-2011. Elle estime toutefois que la CPI doit faire la part des choses. Pour Me Doumbia Yacouba, président du conseil d'administration du Mouvement ivoirien des droits de l'homme, « si la Cour pénale veut que son action ait un impact réel dans le processus de réconciliation et de consolidation de l'Etat de droit, il nous parait indiqué qu'elle s'intéresse aussi au camp de monsieur Ouattara, dont certaines personnalités sont indexées par divers rapports. Qu'elle fasse justice dans tous les camps. »
Il faut rappeler que dans le camp de l'actuel président Ouattara, des ex-chefs de guerre sont en effet également accusés de graves crimes. Jusqu'à présent, ils n'ont cependant pas été inquiétés.