Trois jeunes femmes discutent de la famille en Afrique
8 décembre 2020Le deuxième débat de la série #PasSansElles vient de se tenir en direct sur notre page Facebook DW Afrique, animé par Wendy Bashi. Après une première interruption due à un problème technique, la connexion a pu être rétablie…
Dans le cadre de cette série, trois jeunes femmes du Bénin, de RDC et du Burkina Faso prennent la parole. Aujourd’hui, elles ont discuté d’un thème qui nous concerne tous : la famille… dans tous ses états.
Un sujet universel
La famille, ça concerne tout le monde. C’est l’endroit où, le plus souvent, un individu est confronté pour la première fois aux autres, et c‘est là qu’il apprend les règles du vivre ensemble, mais aussi à parler une ou plusieurs langues…
La famille, ça peut être un havre de paix ou un calvaire - on dit bien que le propre de la famille, contrairement aux amis, c’est qu’on ne la choisit pas. Alors il faut bien faire avec.
Nos trois participantes n’ont pas l’air, elles, d’avoir eu trop de difficultés avec leur famille à elles, elles se qualifient de "minorité chanceuse" car elles ont vu ce que leurs amies ou voisines, elles, ont vécu.
Des valeurs fondamentales
Salimata, du Burkina Faso, cite des valeurs que lui a transmises sa famille, parmi lesquelles elle retient l’humilité: "Ils n’avaient pas de grands moyens mais ils nous ont toujours fait comprendre qu’il faut savoir vivre avec ce qu’on a."
Pour Amour, du Bénin, c’est la confiance et la liberté de parole qui ont particulièrement compté dans son éducation. Ses parents lui répétaient :
"Quel que soit le domaine dans lequel vous êtes, si vous avez votre mot à dire, dites-le, il faut parler."
Emmanuella, de RDC, note que des changements sont en cours dans la société, qui se répercutent jusque dans la famille : "Je me souviens de ma grand-mère, qui était pourtant enseignante… il y avait quand même cette connotation stéréotypée de la femme inférieure dans le foyer."
Ce qui ressort de cette discussion, à nouveau, c’est que ces jeunes femmes, qui n’ont pas grandi dans les mêmes conditions – et même pas dans les mêmes pays – ont quand même des expériences communes qui les rassemblent.
"Il faut te marier tôt!"
Cela est notamment vrai quand il s’agit d’évoquer les pressions opérées par la famille sur les jeunes filles (en l’occurrence, la famille élargie).
Emmanuella témoigne : "J'ai des tantes par exemple qui sont toujours en train de me pousser et me disent : Emmanuella, il te reste deux ans pour te marier. L’âge idéal, c’est 25 ans, il ne faudrait pas que tu dépasses cet âge. Et moi, comme je viens de l’est de la RDC et que je vis à Kinshasa, alors mes tantes me disent de ne pas faire comme les filles de Kinshasa. Il faut que tu te maries tôt, que tu trouves un homme qui va t’épauler, te diriger."
Salimata abonde, en riant : "Oui, il y a toujours des tantes ou des oncles à côté, c’est ça le problème… Les parents non, ils sont dans la compréhension, ils savent que tu as un projet de vie et que le moment viendra, mais à côté… ça ne bouge pas."
Et la famille idéale?
Il y aurait encore beaucoup à raconter, sur les piliers, par exemple, sur lesquels Amour du Bénin et les deux autres participantes comptent fonder leur propre famille… pour cela, je vous renvoie au visionnage de la discussion sur Facebook DW Afrique (voir lien ci-dessus).
Nous vous donnons rendez-vous mardi prochain, le 15 décembre, à 16h TU pour le prochain débat de la série #PasSansElles… il sera question d’amour et de sexualité !
Lire aussi ->"Etre une femme en Afrique au 21è siècle" : le premier débat #PasSansElles