Poulet aux antibiotiques dans les assiettes allemandes
10 janvier 2012Selon la Confédération allemande pour l'environnement et la protection de la nature, l'utilisation excessive des antibiotiques sur les poulets peut – à long terme – se révéler dangereuse pour la santé des consommateurs.
Plusieurs études ont montré que la plupart des poulets de batterie en Allemagne recevaient des antibiotiques, écrit la Tageszeitung. Plus ces médicaments sont utilisés, plus il y a de risques que des germes y deviennent résistants. Une résistance transmise aux humains qui consomment la viande de ces animaux. Et chaque année, 25.000 personnes meurent en Europe à cause de germes qui sont devenus insensibles aux médicaments.
La ministre de l'agriculture, Ilse Aigner, a promis des lois plus sévères pour limiter l'abus d'antibiotiques dans l'élevage de masse souligne la Süddeutsche Zeitung. Mais celles-ci ne suffiront pas, tant que la ministre ne s'adressera pas à l'industrie pharmaceutique, qui gagne des milliards avec les médicaments pour animaux. De plus, sans de hautes doses d'antibiotiques, beaucoup de bêtes ne survivraient pas aux dures conditions dans lesquelles elles sont élevées. On ne pourra pas remédier au problème sans remettre en question le système entier de l'élevage intensif.
Mesure européenne ou manœuvre électorale ?
Les journaux reviennent aussi sur les efforts du président français pour créer une taxe sur les transactions financières au sein de l'Union européenne
Nicolas Sarkozy veut introduire une taxe sur les transactions financières, au besoin seulement dans la zone euro, voire même seulement en France – alors que la place financière la plus importante en Europe est Londres, note Die Welt. La chancelière Angela Merkel, souriante, a fait remarquer qu'il fallait avant tout consolider les budgets publics. Mais elle ne l'a pas dit trop fort, car il s'agissait pour les deux dirigeants de faire preuve d'unité.
Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la question de d'introduction d'une taxe sur les transactions financières est plus politique qu'économique. Nicolas Sarkozy veut s'en servir pour faire campagne et la plupart de ses partenaires européens le suivent sans grand enthousiasme. Mais pour leur financement, les Etats européens ont plus que jamais besoin des banques. Il ne faut donc pas que cette taxe les étouffe.
Auteur : Aude Gensbittel
Edition : Marie-Ange Pioerron