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"Pour l'honneur du Mali, pour le bonheur des Maliens"

Yaya Konaté4 septembre 2015

Le 4 septembre 2015, il y a deux ans, jour pour jour, le président malien Ibrahim Boubacar Keita prêtait serment après une présidentielle qu'il avait remportée haut la main.

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Mali Wahlen Wahlplakat in Gao
Image : Dorothee Thienot/AFP/Getty Images

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Le nouveau président de la république avait alors éveillé beaucoup d'espoir. Lui, dont le slogan de campagne était " Pour l'honneur du Mali, pour le bonheur des Maliens." Le président IBK était alors attendu sur des questions telles que la résolution de la crise du Nord, la lutte contre la corruption, l'insécurité ou tout simplement l'amélioration des conditions de vie des Maliens. Des attentes quelque peu déçues au moment où le chef de l'Etat malien souffle ses deux bougies au palais présidentiel de Koulouba.

Tuareg Rebellen unterzeichnen Friedensabkommen in Bamako
Le président Ibrahim Boubacar Keita (à g.) salue Mahamadou Djery Maiga, vice-président et porte parole de l' Azawad, après la signature de la version amendée de l'Accord d'Alger le 20 juin 2015 à Bamako.Image : GettyImages/AFP/H. Kouyate

L'homme providentiel

C'est comme cela qu'on le considérait alors. Celui qui, de par son expérience politique et sa réputation d'homme à poigne, était le plus à même de mettre rapidement le pays sur les rails. Mais deux ans après son accession au pouvoir, Ibrahim Boubacar Keita, ne fait plus l'unanimité, loin s'en faut et la déception est palpable chez bon nombre de ses compatriotes. Au premier rang des sujets qui fâchent, il y a la crise du nord. Les maliens qui attendaient rapidement des actions vigoureuses, en vue du rétablissement de l'intégrité territoriale du Mali se disent quelque peu déçus, malgré la signature d'un accord de paix, dont la mise en œuvre prend du temps, tandis que les groupes terroristes se réorganisent et mènent des actions d'éclats tous les jours au nord et au centre du pays. L'insécurité va donc, grandissante et même la capitale Bamako n'y échappe plus au grand dam des forces de défense et de sécurité qui peinent à trouver la solution au problème.

Ibrahim Boubacar Keita auf dem USA-Afrika-Gipfel
Ibrahim Boubacar Keita lors du sommet Afrique-Etats-Unis à la base "Keit Andrews Air Force Base", le 3 août 2014Image : picture alliance/AP Photo

Les temps sont durs

Quant aux autres promesses de campagne du candidat IBK, elles peinent aussi à se concrétiser aux yeux de nombreux Maliens. Les temps sont durs, le contenu du panier de la ménagère ne s'est pas amélioré nous dit un chef de famille, le chômage des jeunes va grandissant et la corruption reste endémique au sein de l'appareil d'État tandis que l'économie du pays ne s'est toujours pas relevée. Les scandales liés à l'achat de l'avion présidentiel, aux contrats d'armement et à l'affaire Tomi auront fini par émousser les ardeurs de bien des partisans du président IBK, et écorné quelque peu l'image de sauveur qu'il s'était forgée. Avec plus de 75% des suffrages en sa faveur en 2013, le mieux élu des présidents de l'ère démocratique du Mali est loin aujourd'hui d'être le plus populaire.