Prolongation des sanctions de l'UE contre la Syrie
19 février 2013Avec quelque 438 millions de dollars, l'UE est le plus important donateur en matière d'assistance humanitaire pour la Syrie. Mais ses membres sont divisés sur la question de la distribution d'armes aux rebelles. D'un côté, certains pays, comme les Britanniques, veulent donner aux rebelles des moyens techniques supplémentaires pour leur permettre de faire face à l'armée suréquipée de Bachar al-Assad.
De l'autre, une majorité de capitales - et notamment l'Allemagne, par la voie du ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle - met en garde contre le risque d'une militarisation du conflit accrue si l'embargo sur les armes était levé. Le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders a résumé cette position d'une formule lapidaire : « On ne va pas combattre des jihadistes au Mali pour fournir des armes aux jihadistes en Syrie. »
Maintien de l'embargo sur les armes
Le paquet de sanctions prises par l'UE depuis deux ans est donc prolongé jusqu'en mai : les embargos sur les armes et le pétrole sont maintenus ainsi qu'une série de sanctions commerciales et financières. Des sanctions qui touchent aussi des personnalités du régime de Bachar al-Assad sous forme de gel de comptes bancaires.
Mais pour satisfaire les tenants d'un assouplissement de l'embargo sur les armes, les 27 ont promis d'accroitre leur soutien technique pour la protection des civils. La formule est assez vague mais la Grande-Bretagne a décidé de l'utiliser à son maximum. Il pourrait s'agir de livraison de moyens de protection comme des casques, mais aussi de financement ou d'entrainement plus ou moins militaire.
Comme l'a souligné Michael Mann, le porte-parole de Catherin Ashton, la Haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, que nous avons pu joindre à Bruxelles, les 27 ont surtout encouragé le régime de Bachar al-Assad a répondre à l'initiative prise par le chef de l'opposition de lancer sous condition un dialogue politique.