Quel avenir pour la transition énergétique ?
31 janvier 2014Le ministre de l'Énergie prévoit de réduire les subventions accordées à l'éolien et au solaire, ainsi que de fixer un seuil maximal de production pour les énergies vertes. Après les industriels, c'est au tour des États régionaux de critiquer ouvertement ces projets.
En 2014, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le soutien aux énergies renouvelables devrait coûter jusqu'à 24 milliards d'euros aux consommateurs. Sigmar Gabriel veut donc limiter le développement du secteur, afin d'enrayer la hausse des prix de l'électricité. Mais après la rencontre entre le ministre et ses homologues des Länder, il est difficile de savoir quelles concessions ces derniers sont prêts à faire. Car du nord au sud, ils réclament tous au contraire le développement du secteur des énergies vertes et le maintien d'un soutien financier pour ces énergies.
Sigmar Gabriel a tort d'accuser tous ceux qui le critiquent d'agir dans leur intérêt particulier, estime die tageszeitung. Car c'est un fait : les éoliennes sont le moyen le moins cher de produire de l'électricité propre. Si l'on veut une transition énergétique à un prix raisonnable, il ne faut surtout pas limiter la production d'énergie éolienne. Pour atteindre les objectifs d'abandon du nucléaire et de réduction du charbon, il faut accélérer et non ralentir la transition énergétique. Si les Länder font comprendre cela à Sigmar Gabriel, alors ce n'est pas par égoïsme qu'ils agissent, mais dans l'intérêt général.
Autre sujet commenté par la presse allemande : la situation toujours bloquée en Ukraine où l'opposition continue de manifester contre le président Ianoukovitch. Die Welt s'interroge sur le soutien inconditionnel de l'Union européenne à l'opposition ukrainienne. Depuis les révolutions arabes, l'Europe et l'Amérique sont d'humeur révolutionnaire, écrit le journal. Le moindre feu de camp auquel des manifestants fatigués et gelés se réchauffent les mains dans la rue est pris pour le flambeau de la liberté. Personne, à Berlin, Washington ou Varsovie, ne s'intéresse au fait que l'opposition ukrainienne n'est pas un mouvement uni, mais qu'elle est constituée d'une multitude de groupuscules dont des nationalistes agressifs.
Face aux pressions de la Russie, l'Union européenne ne peut pas s'offrir le luxe de la neutralité, estime de son côté la Süddeutsche Zeitung. Elle doit employer tous les moyens diplomatiques pour empêcher de nouvelles violences et aider l'Ukraine à échapper à la dictature appuyée par Moscou. Le quotidien préconise de recourir à des sanctions ciblées contre le président Ianoukovitch et ses proches. La seule menace de sanctions pourrait même créer des fissures dans l'appareil de l'État.