Quel Premier ministre pour Tshisekedi ?
24 janvier 2019Selon l’actuelle constitution de la RDC qui consacre un régime semi-présidentiel, le Premier ministre nommé par le président de la République doit être issu de la majorité au parlement.
Dans ce cas, c’est au FCC, le Front commun pour le Congo de Joseph Kabila, que revient donc cette désignation puisque ce parti est arrivé largement en tête des élections législatives. Le président sortant tient, selon nos sources, à ce qu’un de ses fidèles occupe ce poste.
Le choix de Kabila reste déterminant
Parmi les favoris, on peut citer Albert Yuma, le président du Conseil d’administration de la Gécamines, Jean Mbuyu, le conseiller spécial de Joseph Kabila en matière de sécurité. Sans oublier Henri Mova Sakanyi, l’actuel vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur ou encore le ministre d’Etat Modeste Bahati.
A ces noms, il faut ajouter un autre impératif qui est plus géographique, selon le politologue Bob Kabamba.
"Si on a un président qui est de l'espace Kasaïen, c'est à dire du centre, le Premier ministre ne peut pas venir du centre. Il peut venir, soit de l'est, soit de l'ouest. Sur la base de ces critères-là, on peut citer quelques noms à l'ouest, bien sûr, l'ancien Président de l'Assemblée nationale, Aubin Minaku. Parmi tous les autres noms que vous avez cité, les noms qui peuvent vraiment sortir du lot, ça sera un Katangais. Et quand on dit Premier ministre Katangais, donc on peut penser à Mova et à Yuma."
Partage du pouvoir
La Coalition qui a soutenu Félix Tshisekedi confirme en effet que des discussions sont en cours pour désigner le nouveau Premier ministre. Comme l’explique, Vidiye Tshimanga, porte-parole du nouveau président.
"Il y a des discussions entre toutes les parties pour savoir comment sera configuré le parlement. Mais la politique étant ce qu'elle est dans notre pays, il y a beaucoup de choses qui peuvent arriver. Je sais qu'il y a eu des députés Lamuka qui se sont manifestés, déçus de la position de leur groupe. En tout cas, je peux vous assurer d'une chose, c'est que rien n'est figé, rien n'est arrêté. Pour le moment, le FCC est la coalition majoritaire au Parlement. Ça, c'est une réalité."
Les deux coalitions, Front commun pour le Congo (FCC) pro-Kabila et Cap pour le changement (Cach) pro-Tshisekedi ont d’ailleurs signé un "accord de coalition politique" et de "partage de pouvoir".
Celui-ci prévoit une "répartition par famille politique des postes ministériels et autres postes administratifs". Les ministères régaliens : Affaires étrangères, Défense et Intérieur devant "revenir à la famille politique du président élu", Félix Tshisekedi, toujours selon cet accord.