RCA : Session du CNT, retour timide des déplacés
14 janvier 2014Le nom du nouveau président de la transition ne devrait pas être annoncé avant la fin de la semaine. Après des mois d'affrontements interreligieux, le pays retrouve le calme, mais la situation reste volatile. De nombreuses personnes déplacées hésitent à rentrer à la maison. Elles craignent de nouvelles exactions. Même si un calme précaire règne depuis la démission des autorités de la transition, de nombreuses personnes continuent d'avoir peur. C'est pourquoi le président du CNT qui assure actuellement l'intérim du pouvoir s'est rendu sur des sites occupés par des déplacés. Il a tenté de les convaincre de rentrer chez eux.
Retour timide des déplacés
Mais le retour est encore timide et les autorités religieuses sont entrées en action. Les leaders chrétiens et musulmans du pays sensibilisent en effet les populations à travers les radios locales. Les résultats sont encore peu concluants. Imam Omar Kobine Layama, président de la communauté islamique de la Centrafrique :
«Il y en a qui acceptent de rentrer chez eux, d'autres qui ont encore peur. Nous avons mis des équipes en place dans la jeunesse, avec des messages de tolérance. Il y a aussi un groupe de femmes. Elles sont en train de diffuser des messages dans les stations nationales pour conscientiser la population sur l'intérêt du travail qui est fait actuellement et l'importance du vivre ensemble."
Ne pas se laisser "acheter"
De son côté, l'Abbé Jesus Demele, assistant de l'archevêque de Bangui actuellement en voyage hors de la Centrafrique, soutient que la session du CNT ouverte ce mardi est décisive pour un retour au calme. Il interpelle les conseillers. Abbé Jesus Demele :
«Il y a de l'espoir, cet espoir a besoin d'être consolidé. Notamment par la désignation du nouveau président de la transition. Si tout se passe bien, les politiciens qui se retrouvent dans cette instance ne doivent pas se laisser aller à des choix partisans ni se laisser acheter pour choisir un homme qui ne répond pas aux aspirations de la population, sinon tout le travail accompli jusqu'à présent sera remis en question.»
Au premier jour de leur session, les membres du CNT définissent le calendrier et les règles devant régir l'élection du président de la transition. Le représentant spécial de l'ONU à Bangui, Babacar Gueye s'est dit optimiste sur une issue rapide de la crise politique en RCA.