Journée électorale éprouvante en RDC
Publié le 20 décembre 2023dernière mise à jour 20 décembre 2023L'essentiel
En République démocratique du Congo, les électeurs ont voté pour les élections générales.
Environ 44 millions d’électeurs sont inscrits sur les listes électorales. Ils sont appelés à élire leur président de la République, leurs députés nationaux et provinciaux et, pour la première fois, leurs conseillers municipaux.
*Ce live est maintenant terminé. Vous pouvez retrouver ici toutes les informations relatives aux élections en RDC.
Une journée de vote avec des dysfonctionnements mais qui s'est déroulée dans un calme relatif
Selon Paul Lorgerie, notre correspondant à Kinshasa, malgré de nombreux problèmes, notamment des retards dans l'ouverture des bureaux de vote, la journée s'est déroulée sans trop de conflits.
La SYMOCEL se réjouit de la participation
La Synergie des missions d’observation citoyenne des élections (SYMOCEL) a déclaré, lors d'une conférence de presse, que l’engouement des électeurs avait été réel et ce dans tout le pays.
Le coordonnateur de cette structure électorale, Luc Lutula, a par ailleurs donné plusieurs informations notamment sur les retards : "Nous avons 34% de bureaux de vote ayant ouvert à l’heure, nous en avons 59% ayant ouvert en retard et 7% autres qui n’avaient pas ouvert pendant qu’on bouclait notre rapport".
Denis Mukwege s'oppose à une prolongation du vote (communiqué officiel)
A travers un communiqué officiel, le candidat Denis Mukwege se dit très préoccupé par la multiplication de "graves dysfonctionnements et des irrégularités qui émaillent le scrutin en cours" mais il rejette l'idée "de prolonger le vote au-delà du délai fixé par la loi".
La diaspora congolaise en France est heureuse d'avoir pu voter à Paris aujourd'hui
A Goma, malgré les retards, des électeurs venus en masse (correspondant DW)
Il y avait beaucoup de monde pour voter dans le centre de Goma selon notre correspondant sur place Zanem Nety Zaidi.
Pourtant dans de nombreux centres de vote, le vote n'a commencé qu'à 9 h voir même 12 h. Si certains électeurs se sont montrés patients, plusieurs personnes se sont impatientés et se sont désisté, a-t-il constaté sur place.
Mais pour beaucoup ce vote était important. "Dans cette province émaillé par les conflits, la population locale espère que ces élections mettront fin en fait la solution à ces problèmes sécuritaires qui minent la région", nous a-t-il expliqué.
De nouveaux dysfonctionnements sont signalés (correspondants DW)
Selon nos correspondants sur place, plusieurs problèmes sont à recenser cet après-midi.
Dans le centre du Sud-Kivu, des machines à voter n'auraient déjà plus de batterie. Même chose du côté d'Oicha où plusieurs machines se sont éteintes alors que des gens attendaient encore pour voter mais aussi à Lubumbashi.
Par ailleurs, toujours selon nos sources, les kits destinés à une partie de la ville de Moba dans le Tanganyika ne sont pas encore arrivés.
Félix Tshisekedi a voté à Kinshasa
Le président sortant, qui brigue un second mandat, a voté au bureau de vote du collège Saint Georges de Kintambo à Kinshasa.
Une foule compacte entourait le président avant et après son vote.
Des bureaux de vote saccagés dans le territoire de Lubero (Nord-Kivu)
Selon le site Actualités.CD , au moins 11 dispositifs électroniques de vote ont été incendiés dans un centre de vote situé dans le village de Musimba, une localité située à 5 km du centre-ville de Butembo, dans le territoire de Lubero (Nord-Kivu).
Des jeunes, énervés et fatigués d'attendre sans que le vote ne puisse débuter, se sont attaqués aux organisateurs de la Céni avant de détruire du matériel.
Des incidents similaires se sont produits à Bweteta, un village voisin de Musimba, distant de 5 km. Là, les jeunes auraient saccagé neuf bureaux de vote.
Moïse Katumbi se dit confiant de gagner les élections
La Céni reconnait un retard dans le démarage des opérations de vote
Dans un point réalisé à mi-parcours, la Céni a reconnu quelques dysfonctionnements mais a assuré que, conformément à la loi, les bureaux de vote qui ont ouvert en retard seraient bien ouverts pendant 11h à compter de leur heure d'ouverture.
L'insécurité à Béni a eu des conséquences négatives sur le taux de participation (correspondant DW)
L’insécurité à Beni, liée notamment aux activités des rebelles ADF, a eu des conséquences négatives sur le taux de participation des électeurs.
Nombre d’entre eux s’étaient en effet inscrits dans des villages qui ont été ensuite attaqués par des groupes armés.
Et le jour du vote, ces électeurs n’ont donc pas pu rentrer voter dans leur village.
Une femme que notre correspondant sur place a rencontré dans un camp des déplacés à Oicha regrette qu’elle n’ait pas pu voter à cause de l’insécurité. C’est le cas de nombreux autres déplacés qui ont tenté, en vain, leur chance dans les bureaux de vote de la ville, espérant trouver leur nom sur les listes électorales.
La situation est particulièrement préoccupante dans les villages situés à la limite entre la province de l’Ituri et celle du Nord-Kivu. C’est le cas du village de Mantumbi, situé à 20 kilomètres d’Oicha.
Dans cette localité, des centaines d’électeurs ont constaté ce matin que leur bureau de vote avait été délocalisé à une trentaine de kilomètres de leur village.
Ces habitants ont regretté que la commission électorale n’ait pas communiqué plus tôt sur ce transfert, ce qui leur aurait permis de s’organiser.
Des bureaux de vote ont ouvert en retard dans la commune de Masina à Kinshasa (correspondant DW)
Les machines à voter n'étaient pas encore installées dans de nombreux quartiers de la capitale congolaise ce matin dont à Masina, non loin de l'aéroport.
Certains électeurs venus voter tôt le matin ont donc dû repartir sans avoir pu voter.
Le reportage sur place de Paul Lorgerie.
De nombreux jeunes électeurs présents à Beni et Oicha (correspondant DW)
Conférence de presse de la mission d'observation de la Conférence des évêques Cenco
La mission d'observation MOE-Cenco-ECC a déployé des observateurs dans tous les centres de vote définis par la Ceni. Ses obsverateurs étaient chargés de surveiller l'aménagement et l'ouverture des bureaux de vote.
Jusqu'à 9h40 (heure de Kinshasa), la mission a reçu des rapport de 22% de ses observateurs déployés dans les villes et chefs-lieux des territoires. Voici leurs conclusions à la mi-journée :
31,37% des bureaux de vote ont ouvert.
Dans 45,1% des bureaux, des dysfonctionnements du système électronique a causé des interruptions du vote.
Dans 9,8% des bureaux, les observateurs ont été interdits d'accès.
7,86% des bureaux ont enregistré des cas de violences dont 5,88% des cas de bureaux de vote saccagés.
La pluie a perturbé les opérations de vote dans 3,92% des bureaux.
Dans 1% des bureaux de vote, des électeurs admissibles ont été empêchés de voter.
La MOE-Cenco-ECC recommande à la Ceni de clarifier la situation pour les bureaux de vote qui n'ont pas pu ouvrir du tout ou pas à l'heure prévue. Le scrutin est censé se dérouler de 6h à 17h, heure locale, dans tous les centres.
La mission réclame aussi que l'accès soit garanti à tous les observateurs, journalistes accrédités et aux témoins et aussi que la sécurité soit aussi assurée pour les électeurs,le personnel de la Ceni, les journalistes, les témoins accrédités.
La MOE-Cenco-ECC appelle à "ne pas céder à la violence".