RDC : Beni de nouveau endeuillé
9 novembre 2020Selon des témoins que la DW a joint sur place, la première attaque a été lancée samedi dernier, causant la mort de sept personnes. La scène macabre s’est reproduite hier dimanche, près d'Oicha dans le territoire de Beni. Bilan : six morts, d’après l’Administrateur du territoire et des habitants de la localité.
Comment mettre fin à ce cycle infernal de violences qui durent depuis plusieurs années ? Le président congolais peut-il venir à bout de ces groupes armés comme il l’a promis, se demande Omar Kavota, coordonnateur et directeur du Centre d'étude pour la promotion de la paix, de la démocratie et les droits de l'Homme, basé à Beni.
"Lorsqu'il a lancé des opérations de grandes envergures contre les terroristes ADF (Forces démocratiques alliées) à Beni, il y a une année, le chef de l'Etat s'était donné trois mois pour les éradiquer. Et récemment, lors de sa visite à Goma, il a promis d'en finir avec toutes ces menaces. Nous attendons la matérialisation de cette promesse, parce qu’il n'y a peut-être que lui, en tant que commandant suprême, qui devra venir pour rehausser le moral des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo)".
Coopération régionale
Au terme d'une visite en octobre dernier, le président Félix Tshisekedi a promis de revenir séjourner plus longuement dans le Nord Kivu.
Mais Georges Kapiamba, défenseur des droits de l'homme et coordonnateur de l'Association congolaise pour l'accès à la justice (ACAJ) mise plutôt sur la coopération régionale.
"Non, non. Moi, j'ai toujours pensé que ce n'est pas la présence du président de la République ou ses séjours à Goma qui peuvent aujourd'hui mettre fin à cette insécurité. L'éradication de cette insécurité passe par la multiplication des stratégies par les services de défense et de sécurité. Mais aussi, nous pensons que le président de la République, le gouvernement doit continuer à renforcer la coopération sous-régionale, de manière à ce que ces gens soient combattus, en commençant d’abord par leur base-arrière qui se trouverait aussi dans des pays voisins, tel que l'Ouganda", suggère-t-il.
Les ADF sont des rebelles musulmans ougandais installés dans l'Est de la RDC depuis 1995. Ils vivent de trafics dans la forêt dense autour deBeni, où ils se sont installés et n'attaquent plus l'Ouganda depuis des années.
Depuis novembre 2019, les Nations unies estiment que ce groupe a tué plus de 640 civils dans la région de Beni, dans l’est du pays, en représailles après les offensives de l'armée contre ses bases et ses leaders.