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La police empêche un sit-in devant la Céni à Kinshasa

Paul Lorgerie
25 mai 2023

Quatre leaders de l’opposition avaient appelé à un sit-in devant le siège de la Commission électorale afin de critiquer le processus électoral.

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RD Congo Kinshasa | manifestations interdites
La police congolaise empêche des leaders de l'opposition à se réunir devant la CéniImage : JUSTIN MAKANGARA/REUTERS

Ousmane, 26 ans, fait grise mine. Venu spécialement du quartier de Tshangu, situé à 14 kilomètres du siège de la Céni, il ne peut s’y rendre pour montrer son mécontentement. "Les policiers sont là, vous voyez qu’il y a des grillages, des policiers. C’est chaque jour la même chose. Il n’y a pas de démocratie."

S’il assure qu’il ne soutient aucun des quatre candidats de l’opposition, il a tout de même répondu à leur appel pour dénoncer un processus électoral qualifié de "chaotique."

Ce qu’explique Bienvenue Matumo, militant au sein de l’organisation de la société civile la Lucha qui, malgré son arrestation la semaine dernière, a tenu à se montrer. "Je suis venu pour dénoncer un processus électoral qui est piégé, qui est chaotique, qui nous amène tout droit vers une élection bâclée en décembre. Donc on ne peut pas accepter de reproduire les mêmes erreurs qu’en 2018. Ici, nous sommes engagés dans l’organisation d’élections pour que les gens puissent voter pour les gens qu’ils ont choisi."

Marche interdite

Le reportage à Kinshasa

Les quatre représentants de l’opposition, Moïse Katumbi, Delly Sesanga, Matata Ponyo ou encore Martin Fayulu étaient donc présents, main dans la main, lors d’une marche qui n’avait pourtant pas été autorisée. 

Et ce dernier, qui avait été donné gagnant par certains observateurs lors des dernières élections, souhaite que la Céni soit plus transparente. "Nous ne pouvons pas accepter un fichier opaque. Nous ne pouvons pas donner un chèque en blanc à messieurs Kadima et Thotho (Denis Kadima et Thotho Mabiku Totokani, respectivement président et secrétaire exécutif national de la Céni, ndlr) pour qu’ils réitèrent la fraude électorale. Nous sommes là pour cela, rien que pour cela."

Le candidat à la présidentielle congolaise a tenu tête pendant quelques heures à une police qui avait reçu l’ordre de ne surtout pas utiliser la force, confie, hors micro, le commandant des opérations. 

Moins d’une semaine après des violences dénoncées par la communauté internationale, quelques échauffourées ont été toutefois enregistrées et les manifestants ont été dispersés lors d’une charge des forces de l’ordre. Sans pour autant faire de blessés.