Déposé à l'Assemblée nationale en juillet 2021, ce texte porte le nom de son initiateur, Noël Tshiani, candidat malheureux à la présidentielle de 2018. La proposition de loi est jugée "dangereuse" par ses détracteurs. Le texte avait été rapidement écarté, avant de revenir dans le débat public après l'annonce, en mars dernier, de son inscription dans le programme de la session parlementaire en cours.
S'estimant directement visés par cette proposition de loi, des membres de l'Association des métis au Congo (Asmeco) ont manifesté devant le siège du Parlement et déposé le 31 mars un mémorandum, dans lequel ils expriment leur opposition à cette "loi discriminatoire".
Chez nos confrères de Jeune Afrique, le Secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), Mgr Donatien Nshole a déclaré que "la loi Tshiani est une bombe".
Moïse Katumbi
Si cette loi était adoptée, l'homme d'affaires Moïse Katumbi par exemple, candidat déclaré à la présidentielle prévue en décembre, serait exclu de la course, puisque son père était italien.
Selon Mike Mukebay, député provincial de Kinshasa et chargé de communication du parti de Moïse Katumbi, pense que cette proposition de loi est "en réalité un piège" du pouvoir "pour procéder à une révision constitutionnelle aux contours flous".
Avec elle, "on nous interdit de nous marier avec les ressortissants d'autres nationalités, on veut faire passer l'idée selon laquelle les enfants issus de mariages mixtes ont un sang dénaturé. C'est inadmissible", a-t-il également déclaré.
Dans l'histoire récente de la RDC, des Congolais dont les deux parents n'étaient pas congolais ont occupé différents postes de responsabilité et se sont portés candidats à la présidentielle.
L'adoption de cette loi risque-t-elle d'être une source de nouveaux soubresauts politiques?
Eric Topona a posé cette question à ses invités sous l'Arbre à Palabres. Il s'agit de:
- Yacouba Sangaré, député à l'Assemblée nationale (RHDP) et secrétaire du bureau de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire. Il préside aussi le Réseau Ivoirien des Parlementaires pour la Protection de l'Environnement et des Forêts et conseiller municipal à la Mairie de Koumassi (l'une des 12 communes du district d'Abidjan, située au sud de la capitale).
- Jean-Jacques Lumumba, banquier, lanceur d'alerte, ambassadeur d'Unis, un réseau panafricain de lutte contre la corruption et porte-parole de la Dynamique Congo 2060.
- Charlie Jephthé Mingiedi Mbala, président honoraire de la communauté congolaise en Afrique du Sud.
Cliquez sur l'image (au centre), pour écouter l'intégralité de ce débat.