RDC : le sort des défenseurs des droits humains préoccupe

Récemment, Chérubin Okende, un proche de l’opposant Moise Katumbi, a été retrouvé mort dans sa voiture à Kinshasa. À Lubumbashi, c'est le corps d’un officier de police, Sébastien Kabulo, qui a été retrouvé dans un puits.

Dans son entretien à la DW, Mary Lawlor a rappelé qu’à plusieurs reprises, elle avait interpellé le gouvernement congolais à propos de la situation des défenseurs des droits de l’Homme.

Elle se dit préoccupée par le sort de l’un d’eux : Dismas Kitenge. Celui-ci vit sous le coup de la menace depuis 2005 parce qu’il dénonce les violations des droits humains dans son pays.

Plusieurs lettres envoyées par la rapporteure spéciale aux autorités congolaises sont restés sans réponse

Mary Lawlor estime que des efforts doivent être consentis pour garantir la paix et la sécurité partout en RDC et dénonce les assassinats dans le pays.

"J’estime que quand un pays ne respecte pas les règles de la justice, les principes démocratiques ou la bonne gouvernance, cela est très facile pour ce genre d’assassinats d’être perpétrés. Toutes les personnes qui sont à l’origine de ces tueries doivent être remises à la justice. Il devrait y avoir des procès justes et équitables qui respectent les standards internationaux de la justice. Ce qui permettrait aux suspects d’être jugés comme il se doit", a déclaré la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l'Homme.

A quelques mois des élections, Mary Lawlor préconise l’implication de tous les acteurs dans le processus électoral en vue de garantir un climat de paix dans le pays.

Protéger à tout prix les défenseurs des droits de l'Homme

Elle insiste surtout sur la protection des défenseurs des droits humains qui reste, pour elle, un principe de base pour la consolidation de la démocratie et du développement.

"L’une des manières qui existe pour consolider la démocratie et la justice dans un pays, c’est de mettre en lumière le travail des défenseurs des droits de l’Homme et surtout de les protéger. C’est pour cette raison que la loi qui a été proposée par le Sénat en 2017 sur la protection des défenseurs des droits de l’Homme devrait être adoptée", estime-t-elle. "Cette loi est toujours en attente d’être promulguée par le président. Je pense que le gouvernement congolais doit être clair et rendre public le fait que les défenseurs des droits de l’Homme sont légitimes et que leur travail se calque sur les standards internationaux que la RDC a ratifiés."

La rapporteuse spéciale des droits de l’Homme aux Nations Unies rappelle que cela fait longtemps que les conflits perdurent en RDC alors que le pays a énormément de potentiel.

D’après Mary Lawlor, pour trouver une solution durable à la crise dans l’Est du pays, il est important d’intégrer les personnes affectées par les conflits aux négociations. Sans la participation des populations affectées, le scénario risque de continuer à se répéter, a-t-elle précisé.