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RDC : les Kabila dans le viseur de la justice

25 novembre 2021

Une information judiciaire a été ouverte par le Parquet contre des proches de l’ancien président congolais, accusés d’avoir détourné au moins 138 millions de dollars.

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DR Kongo Ex-Präsident Joseph Kabila
Image : picture-alliance/AP/J. Delay

L’ouverture de l’information judiciaire fait suite aux injonctions données par la ministre de la Justice, Rose Mutombo, au procureur général près la Cour de cassation "d’ouvrir une instruction judiciaire" sur les  "révélations de détournements de fonds publics impliquant plusieurs sociétés congolaises et internationales".

Ces révélations sont contenues dans l‘enquête intitulée Congo Hold-up. Les auteurs de l’enquête se sont appuyés sur 3,5 millions de documents bancaires confidentiels, obtenus par le média d'investigation français en ligne Mediapart et l'ONG "Plateforme pour la protection des lanceurs d'alerte en Afrique (PPLAAF). Les données ont été compilées et analysées pendant six mois par 19 médias internationaux dont la BBC et cinq ONG, sous la direction du réseau European investigative collaborations (EIC).

Complicités bancaires

Les détournements présumés, imputés à Joseph Kabila et sa famille, auraient eu lieu entre 2013 et 2018, avec la complicité de la banque BGFI RDC", une filiale en RDC du groupe bancaire BGFIBank dont le siège se trouve au Gabon.  Les auteurs de l’enquête affirment que l’ancien président congolais et ses proches avaient des intérêts et responsabilités, "en particulier à travers une société écran installée dans un garage".

L’interview de Jean-Jacques Lumumba

"Nous invitons aussi tous les Congolais, désireux de changement, à se joindre à cette initiative. Et nous espérons que cette enquête ne sera pas encore un effet d’annonce. Mais nous saluons aussi, d’un autre côté, le message des autres gouvernements, entre autres le gouvernement belge et les autres personnalités qui se sont prononcées, pour que la lumière soit faite sur ces millions qui ont été détournés. Mais nous espérons et nous croyons que le gouvernement congolais ira jusqu'au bout de sa logique et que l'argent des Congolais reviendra entre les mains des Congolais. Donc au Trésor public"

"Des allégations" selon la défense

Mais pour Ferdinand Kambere, secrétaire permanent adjoint du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, le parti fondé en 2002,  par Joseph Kabila, il ne s’agit ni plus ni moins que de simples allégations, visant à nuire à l’ancien président.

Jaynet Kabila, la sœur jumelle de Joseph Kabila, également citée dans l'enquête
Jaynet Kabila, la sœur jumelle de Joseph Kabila, également citée dans l'enquêteImage : Getty Images/AFP/J. D. Kannah

Il affirme que "ce sont juste des allégations fomentées par un consortium bien organisé, pour nuire à l'image de l'ancien président de la République qui a donné une chance inouïe à ce pays pour qu'il y ait une consolidation de la démocratie par l'alternance pacifique, apaisée. Mais voilà comment on veut le payer en monnaie de singe. On est serein. C'est à celui qui accuse, d'apporter la preuve."

Contacté par la DW, Jaynet Kabila, la sœur jumelle de Joseph Kabila, a refusé de s’exprimer sur le sujet. L'Inspection générale des finances menait ses propres investigations depuis plusieurs mois avant la publication de cette enquête.

Sa publication aurait donc poussé le gouvernement à ouvrir une information judiciaire, selon une source proche de la présidence.