LONU découvre de nouvelles fosses communes dans le Kasaï
20 avril 2017Dans son rapport, l’équipe des Nations Unies accuse formellement les Forces armées de la République démocratique du Congo d’avoir tué au moins 74 personnes, dont 30 enfants. Des tueries survenues après les affrontements avec des miliciens présumés de Kamwina Nsapu entre les 26 et 28 mars 2017. Cependant, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mendé Omalanga, rejette ces conclusions:
" Vous pensez vraiment qu’un enquêteur des Nations Unies peut arriver déjà à des conclusions ? De quels moyens il dispose, mon Dieu. Ils sont vraiment des surhommes. Puisque même nos magistrats n’ont pas encore réussi à condamner une seule personne. Donc, nous laissons la justice faire son travail. Si ce sont des militaires, soyez certains qu’ils seront punis. Si ce sont des terroristes Kamwina Nsapu, ils seront punis. Si ce sont d’autres personnes, ils seront également punis "
Les FARDC accusés de viol
Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme a reçu des informations faisant état du viol d’au moins deux femmes et trois filles par des militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo pendant la même opération à Nganza. Des membres des forces de défense et de sécurité seraient aussi responsables de l’arrestation arbitraire et de la détention illégale de 27 personnes, dont 10 garçons et une fille de 15 ans. Et des agents de police auraient tué froidement trois personnes, dont un bébé, lors de la fouille d'une maison. Autant de violations graves aux droits de l'Homme qui ne doivent pas rester impunies, prévient Liz Throssell, porte-parole du Haut-commissariat des Droits de l’Homme de l’ONU à Genève:
"Il est absolument essentiel que le gouvernement de la RDC prenne les mesures nécessaires pour qu’une enquête immédiate, transparence et indépendante établisse les faits et les circonstances de la violation et atteintes aux droits de l’Homme et à la justice soit mise en place. Au cas où l’enquête nationale n’aurait pas lieu, le Haut commissariat n’hésitera pas à demander à la communauté internationale de soutenir l’enquête menée par le mécanisme internationale, y compris par la CPI."
Selon des temoins, un calme relatif règne actuellement dans le Kasaï central, où Jacques Kabeya Ntumba, le nouveau chef coutumier, est arrivé mercredi. C’est l’assassinat en août 2016 de son père, le chef défunt Kamwina Nsapu, de son vrai nom Jean-Pierre Mpandi, qui a déclenché les hostilités entre les miliciens et les forces de l’ordre.