RDC : dialogue repoussé avec les groupes armés
21 novembre 2022Les autorités congolaises sont réticentes à négocier avec les rebelles du M23 dont l’offensive menace toujours la ville de Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Jeudi dernier, dans la soirée, le facilitateur de ce dialogue, l'ancien président Kenyan, Uhuru Kenyatta, a obtenu du président rwandais, Paul Kagame, la signature d'un accord exhortant les rebelles du M23, à observer un cessez-le-feu et à se retirer des régions qu'ils ont conquises.
Mais le cessez-le-feu en question n'a été que de courte durée car ce dimanche, les rebelles ont encore attaqué des positions de l'armée congolaise, dénonce Jamael Hussein, acteur de la société civile du Nord-Kivu.
"Monsieur Paul Kagame n'inspire nullement confiance parce que depuis qu'il a dit qu'il allait exhorter les rebelles du M23 à rentrer d'où ils étaient venus, rien n'a été fait. On a vu des mouvements de troupes qui ont abouti à la relance des hostilités sur les axes Tongo et Kibumba. Nous les Congolais n'avons qu'un seul objectif : agir en conséquence pour que notre armée boute hors du territoire national ces terroristes du M23", estime JamaelHussein.
Imposer l'autorité de l'Etat
Selon le jeune analyste politique, Hubert Masomeko, l'option du dialogue n'est pas à ce stade la bonne pour le gouvernement congolais qui devrait aussi viser à imposer son autorité.
"Il y a deux options que le gouvernement congolais devrait privilégier dans la gestion de cette crise. Soit demander aux rebelles de se rendre et déposer les armes auprès des FARDC. Comme ils disent qu'ils sont Congolais, ils seront traités comme tel. Soit tout simplement utiliser la force pour pouvoir établir l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire", dit Hubert Masomeko.
Si le dialogue devait finalement débuter cette semaine, l'Assemblée nationale a déjà fourni des recommandations au gouvernement, insistant pour que ne soit pas évoquée l'intégration de ces rebelles dans l'armée congolaise.
Ne pas négocier avec le M23
Le M23 est en effet considéré comme un groupe terroriste avec lequel il ne faudrait pas négocier, estime Hubert Furuguta, député national.
"Pendant que les influences extérieures commencent à s'exercer sur les décisions du gouvernement congolais, il faut appuyer la détermination du président de la République après sa déclaration claire comme quoi il ne voudrait jamais négocier avec les sanguinaires qui ont mis le pays à genoux trente ans durant, et qui voudraient reprendre les mêmes exploits qui nous poussent à recevoir et à intégrer des infiltrés, dont les visées sont déjà connues jusqu'au sommet des institutions de la République".
Ce lundi, des affrontements ont encore été signalés dans le groupement de Kibumba, à une vingtaine de kilomètres au nord de Goma, et dans la localité de Tongo, sur la route menant vers le territoire de Masisi.