RDC : regain de tensions inquiétant dans le Mai Ndombe
12 janvier 2024Le Gouvernement de la RD Congo avait promis que le calme était revenu. Pourtant, les habitants du territoire de Kwamouth n'ont pas pu voter lors des élections générales du 20 décembre dernier, et de nouveaux déplacements de population vers la capitale congolaise, Kinshasa, ont été remarqués en raison de nouveaux incidents.
Selon des sources sur place, tout a commencé par l’installation d’un checkpoint fin décembre le long de la RN17, qui relie les villes de Bandundu et de Mongata. Checkpoint installé par les Mobondo, une milice armée qui se réclame de l’ethnie Yaka, qui auraient taxé et tué certains convoyeurs, provoquant ainsi la fermeture de la route par les aurtorités.
Tirs d'armes lourdes
Tout ceci, avant que l’armée n’intervienne, et qu’elle ne soit reçu par des tirs d’armes lourdes. "Les Mobondo ont ensuite suivi la position des militaires, jusqu’à Masiambio, pour les attaquer, relate David Bisaka, député provincial du territoire de Kwamouth, et à l’issue des échanges des tirs, douze corps sans vie de militaire ont été ramassés, et deux coprs sans vie des forces de l’ordre."
C’était le 4 janvier. Depuis, un second village a été attaqué, Mpuntie, où quatre à cinq civils auraient été tués selon les informations provisoires que nous avons pu obtenir, et plusieurs personnes y ont disparue, comme le confirme Me. Bob Mbobilolo, défenseur de la communauté Teke : "Les Mobondo ont brûlé, saccagé les écoles et l’église. Ils ont pillé les maisons et ils ont tué cinq Teke."
"Il y a effectivement un regain de violences, des attaques ici et là, mais nous n’en connaissons pas encore la cause », confie une source d’une organisation des droits humains. Le tout alors qu’une opération militaire a été lancée il y quelques semaines. "Une opération permanente, qui se déroule tous les jours", indique l’armée, sans donner plus de détails.
Conflits fonciers
Pour autant, le Gouvernement avait assuré que le calme était revenu dans le territoire de Kwamouth, théâtre depuis juin 2022 d’un conflit foncier entre les communautés Teke et Yaka. Ces derniers, à qui les Teke louent des parcelles pour cultiver, se sont sentis rejetées à la suite de l’augmentation des taxes coutumières. C’est alors que sont apparus les Mobondo, érigés en défenseur des Yaka. Mais la plupart des miliciens ont été démobilisés l’été dernier. Le dernier rapport des experts des Nations unies note d’ailleurs que près de 1000 combattants du Mai Ndombe ont été intégrés à l’armée pour combattre le M23 à l’est du pays. La raison du regain de violence est donc aujourd’hui inconnue. La partie Yaka, bien que contactée, a refusé de répondre à nos questions.