RDC : des réformes pour moderniser l'agriculture
3 janvier 2025Le mois dernier, Felix Tshisekedi a affirmé la détermination du gouvernement congolais de créer des parcs agroindustriels dans plusieurs zones agricoles du pays et d'engager des moyens conséquents pour garantir l'autosuffisance alimentaire.
"Le gouvernement, avec le soutien de mon cabinet, s'est engagé à mettre en œuvre l'initiative de développement Agropole dans 145 territoires du pays, comme la promotion des parcs agro-industriels", a-t-il déclaré lors d'un discours.
"Ainsi, je consacre l'année 2025 à l'achèvement de ces réformes pour que la gouvernance agricole puisse enfin permettre à ce secteur de libérer pleinement son potentiel. L'autosuffisance alimentaire ne devrait plus être un simple slogan, mais devenir une réalité. Nous en avons les moyens."
Un soutien de l'état souhaitait depuis longtemps
Gertrude Ndaya est dans l'entrepreneuriat agricole. Elle réunit autour d'elle des agriculteurs dans la structure Banda qui veut dire "monte". Pour elle, les cultivateurs ont besoin d'être soutenus par l'Etat.
"C'est une très bonne chose, mais en tant que femmes entrepreneures dans le domaine de l'agriculture, nous avons toujours pensé à ce que nous pouvons aussi considérer comme de petits moyens pour faciliter le travail. Les agronomes devraient être dotés de moyens pour qu'ils puissent faire leur travail, avec un accompagnement de proximité auprès des agriculteurs", explique-t-elle au micro de la DW.
Ces réformes, si elles sont réalisées, mettront fin au paradoxe de la faim dans la région centre du pays. Ici, les zones rurales, pourtant grandes productrices agricoles, sont aussi les plus affectées par la crise alimentaire.
Des discussions entre chefs au programme ?
Des assises entre chefs coutumiers, qui possèdent encore beaucoup de terre, et les agriculteurs permettraient aussi d'apaiser les tensions.
"Il faudra une réflexion holistique qui mette autour de la table les chefs coutumiers, les gouvernants, les gouvernés, les opérateurs économiques qui ont peur d'aller investir dans ce milieu à cause de ces conflits, afin qu'on puisse trouver une solution négociée pour que les chefs acceptent de céder une partie de leurs pouvoirs à l'Etat, peut-être moyennant certaines contreparties", assure le professeur Hilaire Kabuya Kabeya Tshilobo.
"Il faut mettre aussi autour de la table des ingénieurs agronomes qui pourraient apporter des réflexions sur quel type de culture faire, comment s'adapter à la culture."