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En RDC, des morts et des blessés enregistrés à Sake

Zanem Nety Zaidi
13 février 2024

Un tir d’obus, attribué aux rebelles du M23 par les autorités, a explosé dans un camp de déplacés proche de Sake. Une violation du droit humanitaire international, dénoncent les Nations unies.

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Un rebelle du M23
Ces derniers jours, les affrontements se sont intensifiés vers Sake, ville située à une vingtaine de km à l'ouest de Goma et considérée comme un dernier "verrou" sur la route de la capitale provinciale du Nord-Kivu.Image : Arlette Bashizi/REUTERS

C'était en début de soirée hier, lundi (13.02.2024), que le camp de déplacés Zaïna, dans la cité de Sake, a été atteint par un tir d’obus. La cousine d’Innocent Lukoo fait partie des victimes.

"Je me tenais débout près de la route pour voir les gens partir avec leurs bagages, quand une forte explosion a retenti. Je me suis précipité dans le camp et j'ai constaté que c'est là que l'explosion venait d'avoir lieu", a témoigné Innocent Lukoo, proche de la victime. 

"Directement, nous nous sommes mis à soulever les gens qui étaient blessés, il y avait même déjà des morts. J'ai été stupéfait de voir ma cousine qui était aussi blessée gravement. C'est avec ce sentiment de peur que nous avons fui pour venir ici à Goma", a précisé Innocent.

Des morts et des blessés

Une dizaine de blessés et trois morts ont été comptabilisés sur les lieux du drame. La quasi-totalité des habitants de Sake ont déjà trouvé refuge à Goma, comme Sylvie Bandux, une mère de famille qui a survécu à de nombreux dangers sur la route, pendant sa fuite.

"J'avais déjà pris la houe et la semence des haricots pour me rendre aux champs, mais je me suis arrêtée en cours de route lorsqu'on m'a dit que la situation avait empiré. Arrivée chez moi, j'ai seulement pris mes enfants et fermé la porte de la maison et nous sommes partis."

Elle raconte que sur la route, mes enfants tombaient et se relevaient, d’autres sont même blessés. "C'était pénible", a-t-elle déploré.

Des combattants mai-mai soutenant l'armée congolaise
La province du Nord-Kivu est en proie depuis fin 2021 à un conflit qui oppose le M23 ("Mouvement du 23 mars"), appuyé par des unités de l'armée rwandaise, à l'armée congolaise associée à des groupes armés. Image : Dai Kurokawa/dpa/picture alliance

L'offensive du M23

Depuis lundi matin, les rebelles du M23 cherchent à prendre le contrôle de la ville de Sake, mais l’armée congolaise, aidée par les milices d'autodéfense Wazalendo, s'efforce de bloquer leur progression, comme en témoigne William Habamungu, acteur de la société civile, qui vient de quitter Sake, ce mardi dans l’après-midi.

"Présentement, l'ennemi a beaucoup avancé de ses positions de Karuba vers la cité de Sake. Il est maintenant à Rutobogo et du côté des antennes de télécommunication. Les balles crépitent de partout, mais nos Wazalendo et quelques militaires des FARDC sont encore dans la cité", a déclaré William Habamungu de la société civile de Saké.

Si la cité de Sake tombait entre les mains des rebelles du M23, alors la ville de Goma se retrouverait isolée du reste du pays. La seule voie restante pour approvisionner la ville, en dehors de la frontière rwandaise, resterait alors la traversée du lac Kivu.

 

Vue aérienne de Goma
Zanem Nety Zaidi Correspondant à Goma en RDC pour le programme francophone de la Deutsche WelleZanemNety