RDC : éviter la guerre civile à tout prix
5 décembre 2011Ce communiqué, signé notamment par la Fédération internationale des droits de l'Homme, est « un appel à la responsabilité de l’ensemble des acteurs locaux et internationaux », afin d’éviter – le mot est lâché – une guerre civile en RDC. Selon les organisations signataires, il faut que les autorités congolaises réaffirment leur attachement aux principes démocratiques et cessent la répression des manifestations de l’opposition, qui a déjà fait une centaine de blessés graves et une trentaine de morts.
De nombreuses irrégularités
Le texte dénonce notamment le refus des autorités d’accepter un audit du fichier électoral et les violations des droits de l’Homme commises par les forces de sécurité congolaises, mais aussi le retard pris dans l’ouverture de certains bureaux, la falsification de bulletins ou le pré-remplissage de bulletins de vote au profit du président sortant, Joseph Kabila.
Les premiers résultats partiels le donnent largement en tête, avec 49% des voix. Suivi d’Etienne Tshisekedi, le candidat de l’UDPS, crédité de 34% des suffrages.
Ces résultats sont contestés par l’ensemble de l’opposition. Etienne Tshisekedi a fait savoir ce week-end qu’il n’hésiterait pas à donner un « mot d’ordre », non encore précisé, à ses partisans en cas de fraudes. Cette ambiance générale suscite l’inquiétude en RDC comme à l’étranger. D’autant qu’un couvre-feu a été instauré dans le fief du leader de l’UDPS, dans le Kasai, et que la garde républicaine a été déployée à Lubumbabshi, sans oublier le réseau de téléphonie mobile fortement perturbé.
La FIDH préconise l'apaisement
Les organisations de défense des droits de l'Homme en appellent aussi au Conseil de sécurité de l’ONU, à la Monusco et à l’Union africaine, pour qu'ils condamnent « toute violence et manipulation électorale ». Le texte réclame également que toute personne qui a commis des violations des droits de l’Homme soit traduite en justice, voire devant la CPI. Enfin, l’appel s’adresse également à l’Eglise catholique, qui avait plus de 30.000 observateurs dans le pays, à publier « ses conclusions dans les meilleurs délais ».
Auteur : Sandrine Blanchard
Edition : Fréjus Quenum