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Regain d'insécurité inquiétant à Bangui

Jean-Fernand Koena
29 juin 2021

La ville de Bangui en Centrafrique enregistre une hausse des vols et des violences. Le couvre-feu et l'état d'urgence se révèlent insuffisants.

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A Boali, lors d'une visite de l'ancien Premier ministre Firmin Ngrebada (Archives, 10.01.2021)
Des groupes armés occupent toujours certains pans du territoire centrafricainImage : Service de presse et de la communication du Premier ministre

En janvier 2021, le gouvernement centrafricain a instauré un état d'urgence et un couvre-feu pour faire face à l'assaut conduit par les troupes rebelles sur la capitale Bangui. Pourtant, la ville connaît une hausse inquiétante des vols et des violences. Un phénomène qui contraint la police et la gendarmerie à accroître leur action auprès des populations.

Les vols avec violence se multiplient

Des habitants du quartier PK5 manifestent devant le quartier général de la Minusca (Archives, Bangui - 11.04.2018)
Des rebelles de l'UPC ont menacé de descendre sur la capitale Bangui mais ont été freinésImage : Getty Images/AFP/F. Vergnes

Ce banditisme se solde aussi souvent par des meurtres. Les criminels semblent d'ailleurs ne pas redouter l'action des autorités, ce qui crée un sentiment de résignation au sein de la population. 

"Il y a un poste de police de l'OCRB mais lorsque l'événement s'est passé, ils n'ont pas pu venir m'assister avant le lendemain. J'ai dû signaler ça au  niveau de l'OCRB mais pendant le vol, ils ne m'ont pas assisté", regrette Miguel Bangakoté, un habitant de Bangui dont la maison a été cambriolée.

>>> Lire aussi : Bangui : l’ambassadeur de Russie menace François Bozizé

L'inaction de la police et de la gendarmerie finit par décourager aussi la solidarité entre les habitants, comme l'explique Adrien un des voisins de Miguel. "On n'est pas sorti parce que nous n'avons pas d'arme pour le défendre. Nous sommes dans un quartier insécurisé. Chez nous ici, même les policiers ne sillonnent pas le quartier. Ce qui renforce notre peur de sortir".

Les services de sécurité sous les critiques

Adrien, habitant de Bangui : "Nous n'avons pas d'arme pour nous défendre"

Ces critiques ont forcé les forces de l'ordre à réagir au travers d'une opération de ratissage qui a permis de mettre la main sur plusieurs armes chez des particuliers.

Michel Nicaise Nassin, le ministre de la Sécurité publique confie à la DW n'avoir pas hésité à "rencontrer les généraux qui sont en charge de la direction générale de la gendarmerie et de la police pour mettre en place une opération de grande envergure dont le découpage a été fait et le ratissage a été fait".

Le ministre se montre fier du résultat de cette offensive. "Voilà le résultat... Cela ne va pas s'arrêter au niveau de Bangui. On va l'étendre sur toute l'étendue du territoire afin que la population soit rassurée par ce premier pas. Je pense que le reste nous amènera à atteindre les objectifs qui nous sont assignés", assure Michel Nicaise Nassin.

La lutte contre les cambriolages et les vols avec violence est un défi majeur pour la ville de Bangui qui s'active pour attirer des investisseurs pour la relance de son économie après la crise.