Relance de la polémique autour de Wulff
2 janvier 2012Cette résidence est basée à Burgwedel, dans la région de Hanovre, dans le Land de Basse-Saxe. Certains détails restent dans l'ombre et de nouvelles spéculations continuent d'égratigner la réputation du président.
A côté des conditions privilégiées de crédit pour la construction de sa maison, avec des taux d'intérêt exceptionnellement bas dont a bénéficié le président allemand, de nouvelles spéculations ont été publiées par le magazine hebdomadaire Der Spiegel sur les rapports qu'entretenaient Christian Wulff et la banque BW, l'institut qui lui a accordé ce crédit.
Der Spiegel estime que c'est en échange de bons services que Christian Wulff, à l'époque encore ministre-président de l'Etat régional de Basse-Saxe, aurait bénéficié de conditions avantageuses de la banque. Ce crédit de 500.000 euros à un taux d'intérêt de moins de 2% aurait été un remerciement de l'institut financier après que le chef de l'Etat régional eut, avec le groupe Volkswagen, sauvé en 2009 la marque de voitures de sport de luxe Porsche, dont la banque BW était le principal financier.
Le président comme la banque ont rejeté ces spéculations, niant tout rapport entre le crédit privé accordé au citoyen Wulff et la reprise de Porsche par le groupe Volkswagen. Le porte-parole de la banque a même qualifié l'article du magazine de "pure sottise".
Pression sur les médias ?
Par ailleurs, selon les journaux Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung et Süddeutsche Zeitung, Christian Wulff aurait tenté, le 12 décembre dernier, d'empêcher le journal à grand tirage Bild Zeitung de publier des informations concernant les détails du financement de sa maison.
Le chef du groupe des Verts au Parlement régional de Basse-Saxe exige une enquête approfondie. Il estime que si une relation existe entre des décisions politiques prises par Christian Wulff en tant que chef de gouvernement régional et des avantages financiers lui ayant été accordés dans le cadre d'un crédit privé, cela devrait avoir des conséquences juridiques. La vice-présidente du SPD, le parti social démocrate, a critiqué Christian Wulff pour ne pas avoir directement dit toute la vérité sur l'affaire. Selon elle, cela réduit encore, si c'est possible, la confiance des citoyens dans les responsables politiques.
Norbert Lammert, le président du Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand à Berlin, a lui critiqué les médias pour la manière dont ils traitent cette affaire. Il estime que non seulement la réputation du président a souffert, mais aussi la position et l'autorité de ce plus haut-poste de l'Etat.
Auteur : Philippe Pognan
Edition : Anne Le Touzé-Schmitz, Cécile Leclerc