Rendez-vous crucial pour une grande coalition en Allemagne
30 novembre 2017En Allemagne, suite à l'échec des pré-négociations en vue de former une coalition gouvernementale "Jamaïque", les partis conservateurs et social-démocrate s'activent pour tenter de trouver un compromis. Frank-Walter Steinmeier, le président allemand, reçoit ce soir les chefs de la CDU, le parti d'Angela Merkel, de la CSU, son alliée conservatrice de Bavière dirigée par Horst Seehofer, et du SPD, le parti social-démocrate, représenté par Martin Schulz.
Des discussions cruciales pour la formation d'un gouvernement et l'avenir de la chancelière.
Le Glyphosate en travers de la gorge
Le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maiziere (CDU), appelle à la formation rapide d'un gouvernement stable. Mais les dissensions persistent sur bien des dossiers.
L'environnement d'abord. L'affaire du "oui" impromptu au glyphosate continue de peser sur la relation entre CDU, CSU et SPD.
Le député social-démocrate Norbert Römer réclame le départ du ministre de l'agriculture, Christian Schmidt, celui qui a dit "oui" à l'herbicide de Monsanto en Europe sans tenir compte des consignes d'Angela Merkel – et contre l'avis du SPD, également membre de la coalition gouvernementale sortante.
Son limogeage serait, selon Norbert Römer, une façon de rétablir la confiance entre le SPD et la CDU.
De nombreux autres points d'achoppement
Quant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40% d'ici 2020, réclamée par le SPD, elle fait hésiter la CDU qui veut davantage tenir compte des intérêts des entreprises.
Par ailleurs, les positions des deux camps divergent sur les retraites, la santé, l'emploi ou encore la réforme de la fiscalité.
Concernant la migration, les conservateurs veulent limiter le nombre de réfugiés acceptés sur le territoire à 200.000 par an, le SPD reste sceptique et réclame quant à lui l'élargissement du regroupement familial.
Espoirs d'une nouvelle grande coalition
Malgré tout, le chef du syndicat Ver.di appelle de ses vœux le début de réels pourparlers à l'issue desquels, selon lui, le SPD pourrait se trouver en position de force.
Dans l'après-midi, les experts économistes de la CDU ont pour leur part mis en garde contre une grande coalition avec le SPD. Ceux-ci demandent à réexaminer l'hypothèse d'un gouvernement minoritaire.
Un accord sur la poursuite de la coalition sortante est donc loin d'être acquis bien que 61% des Allemands la souhaitent. Tout comme le nouveau mandat d'Angela Merkel qui pourrait rester moins longtemps à la tête du gouvernement allemand que le glyphosate dans les champs européens.
Pas de panique en Europe
A l'étranger, le chef de la diplomatie luxembourgeoise estime que les hésitations politiques en Allemagne ne créent pas de "panique" en Europe, étant donné que le gouvernement sortant continue d'expédier les affaires courantes et que le Parlement continue de fonctionner.