Report d'une réunion régionale sur la RDC
28 janvier 2013La réunion qui devait rassembler plusieurs dirigeants de la région de l'Afrique centrale sous l'égide de l'ONU, visait la signature d'un accord-cadre permettant la mise en place d'un dispositif de surveillance dans l'est de la RDC. Une région minée par des rébellions sur fond de lutte pour l'exploitation minière.
Aucun élément d'explication n'avait été immédiatement fourni lundi matin au sujet de cette annulation. Pourtant le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon avait insisté dimanche sur l'importance de ladite réunion qui devait se dérouler en marge du vingtième sommet de l'Union africaine, à Addis Abeba.
Brigade d'intervention
Il devait être question de signer un accord-cadre prévoyant la mise en place d'une force neutre d'imposition de la paix appelée "brigade d'intervention". Outre les présidents de la RDC et du Rwanda, ceux de l'Ouganda, de l'Angola, du Burundi, du Congo-Brazzaville, de la Tanzanie et de l'Afrique du Sud devaient signer le document.
Pourquoi donc cette annulation? Au niveau de la Commission de l'Union africaine, on évite surtout de dramatiser. Boubacar Diarra est le représentant spécial du président de la Commission pour la région des Grands Lacs :
« La réunion a été annulée à la demande des chefs d'État concernés pour leur permettre d'engager de meilleures concertations entre eux et d'être à même d'avoir un document qui prenne en compte les aspirations des uns et des autres dans une dimension de consensus. Je pense que le document n'est pas rejeté. »
Sujet complexe
Cela dit, dans les coulisses, l'on attribue cette annulation de la réunion à des querelles entre les chefs d'État. Le Rwanda, accusé d'être derrière la destabilisation de l'est de la RDC, a plusieurs fois changé de position sur le projet de brigade d'intervention. Cette brigade devrait être dotée de drones destinés à surveiller les mouvements des groupes armés. Mais Boubacar Diarra réfute l'argument selon lequel il existerait des querelles entre les chefs d'État :
« Non, non, non parce qu'en réalité, le document ne parle pas de la force d'intervention ! Il postule un espace politique au sein duquel tous ces pays se montreront solidaires de la RDC pour espérer trouver des solutions aux problèmes récurrents que ce pays traverse donc c'est un document qui mérite une meilleure attention de la part des chefs d'État. »
Lundi matin, les chefs d'État rwandais, Paul Kagame, et ougandais, Yoweri Museveni, rejoints par le Congolais Joseph Kabila auraient eu des discussions en tête-à-tête. "Le sujet est très complexe" et "les discussions se poursuivent", apprend-on de source diplomatique.