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Reprise des classes dans l'angoisse à Béni

John Kanyunyu
3 septembre 2018

En République démocratique du Congo, les écoles ont rouvert leurs portes ce lundi (3.09.). Mais l'ambiance est particulière à Beni, ville du Nord Kivu touchée par l'épidémie d'Ebola. Des mesures d'hygiène sont annoncées.

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Ausbildung in der DR Kongo
Image : Thomas Einberger/Brot für die Welt

Liliane Kahindo (parent d'élève) : "c'est à Dieu de les protéger et les mettre à l'abri"

Dans une salle de classe de l'Institut de Béni, l'une des écoles publique ouvertes en ce jour de rentrée scolaire, les élèves chantent l'hymne national. Mais cette rentrée se déroule dans un contexte différent. Le directeur de discipline, Paluku Masathiro David, tout en souhaitant la bienvenue aux nouveaux élèves, profite pour sensibiliser les enfants sur les règles élémentaires d'hygiène à respecter pour éviter toute contamination par le virus Ebola. À commencer par le lavage des mains.

"Ce que vous devez savoir", affirme-t-il, "c'est que la maladie est là. Ce qu'il faut faire donc, en arrivant, c'est faire tous de notre mieux pour nous laver les mains."

 

Demokratische Republik Kongo Schulkinder in Goma
Image : Getty Images/AFP/P. Moore

Insuffisance de matériels

Malgré le dispositif mis en place pour lutter contre Ebola dans les zones de Beni et Mabalako au Nord-Kivu, et Mandima dans l'Ituri, beaucoup reste à faire car à l'Institut de Béni, seuls six lavabos sont disponbiles alors que cette école accueille plus de mille élèves. Malgré cela, Faustin Mumbere Balikwisha, le directeur des études de cette école, tâche de se montrer rassurant.

"Tout sera bien réglementé parce que même l'UNICEF nous a aidés. Comme c'est le premier jour, nous devons encore harmoniser nos points de vue pour que tout soit bien fait. Les enseignants ont été en formation samedi, d'autres hier (dimanche 2.09.). C'est aujourd'hui qu'ils vont essayer de sensibiliser les élèves et leur expliquer les règles à suivre pour se protéger contre la maladie. Prochainement, vous verrez qu'ils vont se comporter en conséquence."

A l'école primaire d'application EDAP, cette fois-ci ce sont les élèves de la première année primaire qui sont initiés au lavage des mains.

Cet exercice présente des risques de contagion pour les enseignants qui sont obligés de toucher les enfants pendant qu'ils se nettoient les mains. "Nous sommes en train de faire cet exercice. On apprend d'abord à l'enfant comment se laver les mains. Mais il est interdit de toucher l'enfant. Après, celui-ci sera capable de se laver lui même les mains."

 

Ebola im Kongo
Image : DW/S. Schlindwein

Quelques élèves absents

Globalement, l'épidémie d'Ebola a eu un impact négatif sur le nombre d'enfants présents pour la rentrée des classes. Certains parents, redoutant une éventuelle contamination de leurs enfants à l'école, ont préféré les laisser à la maison le temps pour eux d'y voir plus clair.

Pour sa part, Liliane Kahindo a tenu à accompagner son enfant à l'école. "Je l'amène à l'école parce que c'est la rentrée et je ne voudrais pas la garder à la maison", confie-t-elle à la DW. 

"Je vois un lavabo avec de l'eau à la porte. Avec ça ils vont à chaque fois se laver les mains avant de rentrer en classe. Et c'est à Dieu de les protéger et les mettre à l'abri", ajoute cette mère d'élève résignée.

Les syndicats des enseignants dans la zone affectée par l'épidémie d'Ebola avaient demandé le report de cette rentrée scolaire pour éviter la propagation du virus. Ils ont même conditionné cette rentrée à la vaccination obligatoire des enseignants et des élèves. Mais cette requête n'a pas eu de réponse favorable de la part des autorités sanitaires congolaises qui font confiance aux règles élémentaires d'hygiène et donc essentiellement au lavage des mains.