Russie : arrestations massives et violences policières
29 juillet 2019"Des élections municipales se transforment en crise pour la Russie, une poignée de politiques locaux devient une menace pour les puissants à Moscou", constate la Süddeutsche Zeitung, alors que la manifestation de samedi dernier dans la capitale russe s'est soldée par près de 1400 arrestations.
L'opposition manifestait contre des rejets de candidatures pour des élections locales début septembre. Ce scrutin s'annonce plus ouvert qu'à l'accoutumée à cause de la grogne sociale qui règne en Russie
Selon la SZ, les autorités ont fait l'erreur de "sous-estimer" les Moscovites qui avaient apporté leur soutien aux candidats écartés. Beaucoup ont été "en colère" de voir qu'on les traitait "comme s'ils n'existaient pas". Alors "la pression des autorités a fait se rapprocher des Moscovites là où ils n'arrivaient pas à se mettre d'accord auparavant."
"Démocratie en russe"
Pour illustrer la brutalité de l'intervention policière, la Tageszeitung se charge des formules chocs : "orgie de violence à Moscou", voici la "démocratie en russe". Le journal explique que la police, en voulant protéger la mairie de Moscou, n'a pas hésité "à frapper des personnes qui se trouvaient déjà au sol". La Taz estime que ce tour de vis répressif n'a fait que résonner encore davantage la cause des manifestants. "La population a bien plus entendu parler des actions de ce samedi que de la grande manifestation une semaine auparavant", qui avait réuni près de 20.000 personnes
Pour la Frankfurter Rundschau, "le pouvoir à Moscou doit se faire à une nouvelle opposition dans la rue : elle est flexible, non autoritaire et pacifique." Selon les informations rapportées par le quotidien, plusieurs appels à aller se confronter à la police ont été ignorés. "Néanmoins, ce mouvement manque de masse. Même 10.000 activistes, soit même pas un millième de la population de Moscou, sont beaucoup trop peu nombreux pour menacer sérieusement le régime de Vladimir Poutine."
Mission navale européenne
L'autre problématique abordée par les éditorialistes allemands ce lundi est la mission navale européenne que les britanniques veulent voir naître dans le Golfe persique, pour protéger les navires européens suite aux différents avec l'Iran et l'arraisonnement d'un pétrolier européen dans le détroit d'Ormuz.
Fin de non-recevoir de la France, mais aussi de l'Allemagne. Pour die Welt, "l'Allemagne se trouve comme souvent ces derniers mois et dernières années dans une situation de paralysie quand il s'agit de politique sécuritaire. D'une part on veut faire partie des discussions et on prône l'unité" entre Londres, Paris et Berlin. D'autre part, "il n'est pas possible de jouer dans le concert de puissants, parce que Berlin n'est pas décidé ou incapable d'agir dans le moment décisif, quand il s'agit de mettre aussi du poids militaire dans la balance."